• La station de radio RTL est revenue sur la disparition d'André BELLEC au travers de quelques extraits malheureusement trop courts. Doyen des artistes masculins de Music-Hall, André BELLEC vient en effet de décéder le 3 octobre dernier dans la région de Senlis où il avait décidé de rejoindre son frère Georges.

    Issu du mouvement "Travail et Culture", André, qui avait 94 ans, avait été le fondateur des FRERES JACQUES en 1945 et il s'était chargé de recruter ceux avec lesquels il aura éclairé les différentes scènes de son talent pendant des années et des années ! Là aussi, comme pour nos amis les COMPAGNONS DE LA CHANSON, pour le plus grand bonheur de trois générations, car les FRERES JACQUES, faut-il le souligner ici, ont malheureusement tiré leur révérence en 1982 ! Son frère Georges, François SOUBEYRAN décédé en 2002 et Paul TOURENNE qui vit à présent au Québec, faisaient partie aux côtés d'André de ce groupe prestigieux représentatif de la "Belle Chanson française" d'après-guerre. André BELLEC était chevalier de la Légion d'Honneur et Commandeur des Arts et des Lettres et, après l'arrêt des tournées des FRERES JACQUES, il avait été administrateur de l'ADAMI.



              

    Chacun a en souvenir le Répertoire de leurs nombreux succès, que Jean BOEKHOLT avait publié en hommage au groupe voici quelques années (photo ci-dessus) et que vous pourrez encore vous procurer, si vous ne l'avez pas, à Cran-Gevrier le 25 octobre prochain. Comme l'indiquait Jean dans ce Répertoire, il est incontestable que beaucoup des succès de ce groupe ont été empreints de rigueur, et que la qualité des choix effectués par le quatuor parmi les auteurs, paroliers, compositeurs et arrangeurs a prévalu. Sans nul doute, François VILLON, Jean de la FONTAINE, Aristide BRUANT ont dû apprécier, dans leur tombe, ainsi que Jacques PREVERT, Raymond QUENEAU, Pierre MAC ORLAN et Georges BRASSENS... Pour que ces derniers au sommet de leur art acceptent de confier leurs textes aux quatre graçons, leur manifestant ainsi confiance et considération...

    Adieu cher André BELLEC et merci ! Merci du fond du coeur !



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  • C'était incontestablement le temps de la disette et des vaches maigres ! On sortait d'un conflit épouvantable et l'énergie employée par tous les jeunes n'était pas toujours couverte par une alimentation très riche et très abondante. Dans sa ROUTE ENCHANTEE, Marc HERRAND le dit : il n'y eut jamais, pendant ces années de restrictions, aussi peu d'ulcères à l'estomac, de cas d'obésité, de toutes ces maladies provoquées par une alimentation trop riche.

    La photo de Guy BOURGUIGNON ci-dessus le montre s'il en était besoin. Prise à Ville-d'Avray, fin 1945, elle donne une singulière idée de la façon dont tous les jeunes Compagnons ont traversé cette époque de restrictions malgré une activité de plus en plus débordante et des représentations qui les menaient aux quatre coins de l'hexagone ! Comme le souligne Marc dans son ouvrage à quatre mains, lorsqu'ils se trouvaient encore à Lyon ils avaient beau se démener  pour tenter de temps à autre d'obtenir un peu plus que ce qui leur était promis, c'était dur. Et s'il leur arrivait d'accepter de décharger un convoi de pommes de terre destiné à l'Allemagne, c'était loin d'être Byzance ! Pour Mimi LANCELOT qui sera un peu plus tard à leurs côtés occupée à ponser et à récurer l'ancienne demeure du peintre COROT à Ville-d'Avray, ils "étaient tous maigres comme des clous", Hubert le premier !

    On a du mal à imaginer aujourd'hui la force morale qu'il a fallu à tous ces jeunes gens pour continuer à s'acquitter de leur labeur, trouver sans arrêt une inspiration salutaire, sans pour autant bénéficier d'une indispensable nourriture saine et abondante ! A la Villa du Point du Jour précise Marc, l'économe et le responsable de la cuisine avaient beau réaliser des prouesses pour nourrir tout ce petit monde, il n'en restait pas moins qu'ils devaient souvent se contenter les uns et les autres de tous ces légumes qui étaient appréciés des fins gourmets porcins dans les porcheries d'avant-guerre : les rutabagas et les topinambours ! Longtemps confrontés aux cartes d'alimentation et à la pénurie d'après-guerre, les jeunes COMPAGNONS de la CHANSON devront attendre leur retour de tournée américaine en 1948 pour commencer à se nourrir convenablement.


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