• L'interview avait été signé par M. ARGOUD et J-J BROUSSE en janvier 1983 au terme d'une enquête réalisée par Y. GUGLIELMO, juste au moment où les COMPAGNONS  de la CHANSON s'apprêtaient à faire leurs adieux à l'Olympia et par l'un de ceux qui s'étaient toujours montré parmi les plus discrets du groupe : Jo FRACHON.
    Comme le souligne Jo, à nos débuts, nous étions loin d'être riches et nous avions loué un petit appartement à Paris. Nous vivions tous les neuf dans cinq pièces à deux par chambre. Nuit et jour, nous étions les uns sur les autres. On s'amusait, bien sûr, mais aussi et surtout on s'engueulait. On en arrivait même à faire le coup de poing comme des chiffonniers. Tenez, à cette époque, chacun d'entre nous a donné plusieurs fois sa démission. Et pourtant, on revenait à chaque fois sans un mot d'excuse. Tout cela dans une ambiance qui faisait plus penser à une chambrée militaire qu'à un groupe de copains unis à la vie à la mort.
    Quelqu'un a dit que la seule façon de vivre longtemps ensemble, c'est de rester séparés. Jamais ensemble à se déplacer pour être sûrs d'arriver, ponctuels, aux rendez-vous ! Une recette qui a toujours été mise en pratique par les COMPAGNONS ! Guy BOURGUIGNON, disparu en déc. 1969 avait coutume de dire à propos de leur ensemble : "Les COMPAGNONS, si je ne devais pas les voir demain matin, je serais ravi... Demain soir, je serais désespéré. Mais, revenons aux confidences de Jo... 
    Jamais, poursuit Jo FRACHON, nous ne nous sommes serré la main ni dit bonjour ou bonsoir à l'exception de GASTON, qui n'avait jamais pu s'habituer. Jamais non plus, en quarante ans, nous ne nous sommes souhaité la bonne année ou une fête, ou un anniversaire. On ne s'est, non plus, jamais fait le moindre cadeau. Bref, exactement ce qu'il faut faire quand on ne tient pas à rester ensemble. Et c'est vraiment là le secret des Compagnons car à ce rythme de disputes, de désinvolture, de démissions fracassantes, le groupe aurait dû voler en éclats au bout de quelques mois. Alors qu'il a duré quarante ans !
    Comment ? Grâce à nos femmes, explique Jo FRACHON qui apparaît justement ci-contre aux côtés de la sienne, Jacqueline.
    Ce sont elles qui ont sauvé notre unité. Jamais, au grand jamais elles n'ont voulu prendre parti dans nos querelles et elles ont toujours su éviter de "nous monter la tête". Si notre première chance a été de nous rencontrer, la seconde a été de trouver huit femmes merveilleuses. Ou plutôt neuf car il y a eu neuf femmes dans leur vie et la neuvième, qu'aucun d'entre eux n'a épousée, a été pourtant le détonateur de la gloire. Il faut dire qu'elle s'appelait Edith PIAF ! Sans elle, avoue Jo, nous ne serions peut-être jamais sortis de l'ombre ! Tout de suite, elle a été subjuguée. D'abord par la voix de Fred MELLA. Eblouie, elle l'appelait "la voix d'or" et disait partout qu'une voix pareille, c'était un véritable don du ciel. Mais aussi par Jean-Louis JAUBERT dont elle était tombée follement amoureuse. Pendant notre tour de chant, elle nous attendait en tricotant dans notre loge avec une idée fixe qu'elle nous ressortait à chaque fois que nous revenions de scène : "Si vous continuez à chanter ces trucs-là (NDLR : les chansons folkloriques), vous vous casserez la gueule ! Elle voulait absolument que nous chantions plus "moderne". C'est elle qui nous a proposé : LES TROIS CLOCHES !
    A partir de là, notre vie a changé. Elle nous a tout appris : les rideaux, les éclairages, le succès. Elle a dégourdi nos jeunes âmes. Elle nous disait : "attention là, ça fait patronage. Là ça fait professionnel". Nous avons fait une tournée avec elle en Europe. A l'affiche : PIAF, les COMPAGNONS DE LA CHANSON, AZNAVOUR et ROCHE. Ce n'était pas le triomphe. Souvent, il y avait beaucoup plus de monde sur la scène que dans la salle ! On se nourrissait de sandwiches, on n'avait pas un sou. Mais on vivait ensemble quatorze heures sur vingt-quatre et on arrêtait pas de rire. Il nous a fallu attendre d'être à Genève pour aller enfin dîner dans un restaurant. C'était tout de suite après la guerre. En Europe, le public connaissait encore mal Edith. Les COMPAGNONS pas du tout et ROCHE et AZNAVOUR, n'en parlons pas ! Ce fut pourtant la plus belle tournée de notre vie. Dix ans après, on riait comme des gosses quand on évoquait ce temps des vaches maigres. C'est Edith qui nous a fait engager aux Etats-Unis. On a fait un triomphe. Et pourtant, cela ne pouvait pas durer toujours. Tout le monde a cru que notre séparation avait été un drame. Au contraire. En se séparant, PIAF nous a donné l'une de nos plus grandes joies en nous disant : "Vous êtes des grands garçons maintenant, on va travailler chacun de notre côté". On a continué à se voir longtemps, très longtemps. Quand elle est morte, c'est un peu de lui-même que le groupe a perdu. Elle nous avait tant donné ! Son enterrement au Père-Lachaise est peut-être un des pires souvenirs de toute notre existence.
    Jamais,
    nous indique Jo, il n'y a eu de patron chez les COMPAGNONS. Tout a toujours été décidé à la majorité. Nous avons du reste toujours voté pour tout : pour choisir les costumes de scène, la couleur d'une veste, une tournée, une chanson, pour signer un contrat.
    Lorsqu'il a été demandé à Jo d'aborder l'intervention chirurgicale subie par Fred MELLA en mai 1982, il nous a confiés que : Quand ils ont appris qu'il fallait l'opérer, ils ont revécu le drame de la mort de Guy BOURGUIGNON. Nous n'osions pas en parler ni évoquer la gravité de son mal. Nous n'osions même pas penser que nous risquions de le perdre. Pendant toute sa maladie, nous avons vécu dans l'angoisse et quand on a su qu'il était sauvé, ça a été l'un des plus beaux jours de notre vie. Et, quand quelques mois plus tard, nous nous sommes retrouvés de nouveau ensemble sur scène, nous étions comme des gamins qui redécouvraient la vie, l'amitié, la joie, le succès. Nous avions vingt ans.

    NOTA : Il semblerait, mais on ne peut guère lui en vouloir devant autant de souvenirs, que le fameux appartement évoqué par Jo soit celui du boulevard Magenta loué à l'été 1944, à un moment où, selon nos autres sources, il ne faisait pas encore partie de la bande. Il ne l'intégrera qu'au début de l'année 1945. Rappelons que les Compagnons de la Musique, et Jean-Jacques BLANC y revient dans son ouvrage à paraître, ont à la sortie de cette location regagné Lyon pour y faire leur service armé au sein du Théâtre aux Armées avant, fin 1945, d'occuper la maison du peintre COROT à Ville-d'Avray jusqu'en Février 1946. Ils rejoindront ensuite la rue de l'Université dans le VIIème arr. de Paris où grâce aux parents de Jo, les COMPAGNONS bénéficeront pendant quelques années d'un lieu privilégié pour leurs mises au point. Un appartement auquel nous avons du reste consacré un article voici quelques mois.


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  • Un mexicain basané
    Est allongé sur le sol,
    Le sombrero sur le nez,
    En guise, en guise,
    En guise, en guise,
    En guise de parasol...

    Monsieur MALLAU (photo ci-contre), c'est son nom, du kiosque à journaux situé au 23 boulevard Diderot, face à la Gare de Lyon à Paris, n'a pas honte de rappeler à tous ceux qui passent devant son kiosque et qui s'arrêtent pour lui acheter un journal ou un magazine quels sont ses goûts au plan musical ! 
    L'un d'entre vous s'est en effet arrêté médusé, n'en croyant pas ses oreilles. Notre sympathique kiosquier parigo écoutait ce matin-là à tue-tête Le Mexicain des COMPAGNONS DE LA CHANSON dont il faisait profiter toute sa clientèle. 
    Apparemment, ses clients semblent aimer ce genre d'ambiance et ils le lui rendent bien ! Mais Monsieur MALLAU avoue tout de même quelques préférences et un péché que nous lui pardonneront. Il n'aime pas quand "ils" chantaient avec la femme !
    Monsieur MALLAU, la femme, comme vous dites, c'est Edith et elle leur aura permis de réaliser une sacrée avancée. Mais bon, on ne vous en voudra pas de ne pas tout aimer... Et faites-nous plaisir, continuez à enchanter votre nombreuse clientèle en diffusant comme vous le faites avec passion quelques vieux airs des COMPAGNONS DE LA CHANSON !
     


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  • Elles ont été quelques-unes à émailler l'histoire : Catherine de RUSSIE était surnommée la grande dame de Russie, Eliane VICTOR la grande dame de la télévision française. BARBARA, elle, était devenue la grande dame brune de Georges MOUSTAKI...
    Celle à laquelle nous vous proposons aujourd'hui de rendre visite est notre préférée. Elle est aussi celle de nos amis les COMPAGNONS DE LA CHANSON. La vidéo de cette grande dame mise en boîte par notre ami Claude VERRIER nous permet de revenir quelques années en arrière, mais écoutez plutôt...
    ... Elle est immortelle quand sa voix chavire et chancelle...
    Oui PIAF méritait bien un tel hommage quelques années après. Sur une création du fils de Fred, Michel MELLA, et de Pascal DUFAR La grande dame
    retranscrit parfaitement quelle était l'émotion des Compagnons lorsqu'ils interprétaient ce bel hommage.


    La grande dame
    envoyé par verclaud
       

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  • De l'aveu même de Guy GUDENKAUF qui n'avait pas hésité à faire route de Belgique pour se rendre à Migennes, cela valait le coup et nous n'avons pas regretté notre déplacement ! Et comme il avait emporté avec lui son appareil de photos, nous avons le plaisir de vous proposer quelques-uns des clichés qu'il a pris dans l'Yonne !
    L'extrait vidéo est dû, lui, à Clodelle45 et il a été réalisé pour www.obiwi.fr

         





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  • Chacune de ses apparitions est très attendue et nous ne ferons donc pas attendre ceux qui n'avaient pu aller dans l'Yonne à Migennes le 11 octobre assister au dernier concert de Fred MELLA auquel un média consacrait un article la semaine passée en vue d'annoncer son spectacle ainsi qu'une compte rendu deux jours plus tard (en bas d'article). Nous remercions notre ami Daniel SAURFELD d'avoir pris la peine de nous adresser ces documents que vous retrouverez ci-dessous, uniquement en version PDF et un peu plus bas :

    http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/58/97/52/Fred-Migennes-10.2009.pdf




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  • Mes jeunes années de C. Trénet (vidéo)

    C'est au Canada qu'est née Mes jeunes années

     

    Dans sa Route enchantée, celle qui l'a vu mener une carrière prodigieuse, Marc HERRAND parle de "Mes jeunes années". Il en parle même avec chaleur lorsqu'il évoque les souvenirs qu'il en a gardés : Dès les premières notes entonnées par Fred, une magie s'opérait, les autres voix s'ajoutaient à la sienne, donnant l'impression qu'il n'y en avait plus qu'une seule. Une voix d'union, puissante, généreuse, une voix d'amitié qui s'envolait par-dessus les montagnes pour essayer d'atteindre le ciel...
    C'est dans un steak house après un tour de chant de Charles TRENET au Café de l'Est au Canada qu'est née cette chanson recopiée sur un papier à entête de nos amis qui deviendra l'un des plus grands succès de Charles TRENET et des COMPAGNONS DE LA CHANSON. Une chanson qu'il avait tout d'abord écrite pour eux et à laquelle il avait donnée le nom de La montagne. Normal me direz-vous... Après La mer il ne pouvait y avoir que La montagne ! Une montagne qui aura fini par accoucher d'un autre mégatube car ils seront ensuite quelques-uns à la reprendre dans leurs répertoires respectifs dont notre amie Yvette GIRAUD. C'est Marc HERRAND d'ailleurs qui en réalisera les arrangements et qui harmonisera le tout.
    Mais chut, laissons à présent la magie finir de s'opérer et réécoutons avec plaisir l'extrait qu'en a réalisé voici quelque temps déjà Claude VERRIER et que certains d'entre vous n'ont peut-être pas encore vu : 


    Mes jeunes années
    envoyé par verclaud

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  • Le 1er octobre dernier, nous vous informions du projet de notre ami David OLAIZOLA de concevoir pour les fêtes de fin d'année un CD "Inoubliables Marchands de bonheur"
      et nous avions insisté sur la chance qui nous était offerte de parvenir à attirer l'attention des médias sur cette initiative dont le lancement aura lieu en fin d'année à la MAISON d'AQUITAINE à Paris.
    Une date de souscription butoir au 25 octobre a été proposée et à moins de 2 semaines du terme de cette opération, nous croyons utile de vous en rappeler l'importance. Certes, vous pouvez ne pas vous sentir concerné(e) et choisir de ne pas la suivre parce que "ce ne sont pas les Compagnons qui chantent". Vous pourriez tout aussi bien dans le même esprit vous abstenir de nous rendre visite ici parce que le site n'est pas tenu par un des huit derniers éléments de l'équipe ou vous abstenir d'acheter une biographie qui ne serait pas écrite de la main d'un Compagnon ! Mais nous ne sommes pas sûrs que cela rendrait service à la cause que nous défendons depuis mars 2007 et que nous avons parfois privilégiée au détriment de bien d'autres choses. Parce qu'une cause justifie parfois que la passion parle et qu'elle laisse apparaître un certain enthousiasme ! Ce qui est perceptible ce matin !
    Si vous vous êtes connecté(e) ces jours-ci sur www.retrofm.fr vous avez pu entendre ou réécouter cet hommage de David OLAIZOLA et les autres titres du CD parmi lesquels : Le marchand de bonheur, Welcome l'ami, Tom Dooley ou Allez savoir pourquoi, nous laissent d'ores et déjà supposer pour ces versions une qualité à laquelle David nous a déjà habitués. Il suffit d'écouter les titres de ses premiers enregistrements pour en avoir une idée. Notre amie Mimi LANCELOT qui a été pressentie pour être la marraine de cette opération était très émue en l'écoutant. C'est dire !
    Nous voulions une fois encore défendre ce projet et nous espérons sincèrement vous avoir convaincus de souscrire !
    Au nom de David et des COMPAGNONS DE LA CHANSON, merci !
       


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  • Mon dieu Edith piaf
    envoyé par sonia205. - Clip, interview et concert.


    Deux journées exceptionnelles consacrées à Edith PIAF le week-end prochain ! La web radio www.retrofm.fr remet ça avec la grande dame des COMPAGNONS DE LA CHANSON ! Nous n'en doutons pas, vous allez être nombreux à suivre ça, n'est-ce pas Jean-Marie ?


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  • Toujours utile de parler d'expériences positives et celle que vient de vivre notre ami André POLLET, l'homme de l'inauguration* de la place des COMPAGNONS DE LA CHANSON à Lyon méritait sans aucun doute d'être rapportée.
     

    Alors qu'il souffrait d'un cancer au stade assez avancé, il nous a avoués qu'il avait puisé au tréfonds de lui-même toute l'énergie nécessaire pour combattre la maladie. Une thérapie de l'espoir qui lui aura permis de reprendre goût à la lutte et, aujourd'hui, de recommencer à projeter ! Comme il nous l'a confié au téléphone : "Mon propos a été la rigolade et l'espoir et de dire à chaque fois que c'était utile, la faucheuse j'en veux pas et je la niquerai cette fichue maladie !"
     

    André POLLET y est arrivé et sans encore parler de rémission, il a retrouvé du tonus. Ce qui nous vaut de lui souhaiter ici, en votre nom à toutes et tous, tous nos souhaits.
    Si vous avez envie d'échanger quelques paroles réconfortantes avec un battant, vous pouvez l'appeler au 06 24 48 76 87 !
     

    Il a également de nouvelles coordonnées mail : andrepollet@gmail.com

     
    * C'est lui qui s'était battu pour que les COMPAGNONS DE LA CHANSON aient leur place à Lyon dans le 5ème arr.


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  • Tout un week-end consacré aux COMPAGNONS DE LA CHANSON ! Avec la radio web : RETRO FM dont nous vous rappelons le lien vous permettant d'avoir accès aux émissions : www.retrofm.fr
    Nous vous souhaitons à toutes et tous à l'écoute de ceux que vous aimez... et de quelques autres, un excellent week-end ! En attendant encore mieux et de plus en plus de produits Compagnons.
    Et au passage, un grand bonjour à ceux qui éprouvent le besoin de découvrir notre site des COMPAGNONS en nous rendant visite pour la première fois grâce à ce week-end spécial ! Vous trouverez ici toute l'actualité compagnonnesque et des articles, aussi nombreux que possible, revenant sur le fabuleux parcours d'un ensemble qui aura écrit l'une des plus belles pages de la Chanson Française.
    Dans l'événementiel à retenir, la sortie du CD "Inoubliables Marchands de bonheur" de David OLAIZOLA avec une date de souscription butoir fixée au 25.10 prochain ! N'attendez plus de trop pour faire vos réservations. Et à paraître au Printemps 2010 une biographie d'un peu plus de 400 pages avec un cahier couleur sur laquelle nous reviendrons très vite !
    Si vous voulez être sûr(s) de ne rien manquer, un conseil amical, abonnez-vous gratuitement à notre newsletter en entrant vos coordonnées mail en bas à droite de notre page d'accueil !
    A BIENTOT !


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