•  Pourquoi les Compagnons étaient-ils neuf ?

    La toute première formation, avec Jean DRIANT (fin février 1946).

     

    Voilà une question qu'elle est bonne ? aurait pu dire le regretté COLUCHE avec son sens merveilleux de la répartie et ses formules inoubliables.

    Effectivement, les plus jeunes d'entre nous pourraient se demander pourquoi les COMPAGNONS DE LA CHANSON avaient décidé de chanter à neuf en février 1946. Surtout s'ils ne se sont pas intéressés à l'histoire des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE et à la période lyonnaise qui a précédé, ou tout simplement parce que tout ça, c'est bien loin de la période GASTON qu'ils ont connue. Et puis quoi ! Après tout, on peut très bien aimer les chansons d'un artiste ou d'un groupe sans chercher à savoir ce qui a prévalu dans tel ou tel choix de chanson, ou quelles sont les particularités d'un ensemble et le caractère d'untel par rapport à tel autre.

    Mais, pour en revenir à ce nombre de neuf, admettons tout de même que cette disposition a toujours évoqué beaucoup de questions. Après tout, neuf... mais pourquoi neuf ? Une preuve par neuf ? Plus simplement parce qu'être à neuf revêtait plusieurs avantages qu'il semble utile ici de détailler.

    Au plan choral, il était par exemple primordial que le groupe puisse continuer à s'appuyer sur trois ténors, trois barytons et trois basses. Une organisation que certains ont même prêté à Edith PIAF alors que le 15 février 1946 elle ne faisait pas encore partie du quotidien des jeunes COMPAGNONS DE LA CHANSON. Il faudra attendre le mois suivant, juste après les "retrouvailles" de Jean-Louis et d'Edith à Villeurbanne. Pour notre part, nous estimons que cette disposition serait plutôt à rapprocher d'une formule qui avait déjà été rodée au sein des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE chez Louis LIEBARD. Ne s'agissait-il pas avec cette disposition de parvenir à une sorte d'équilibre vocal ? Quelque chose qui entrait d'ailleurs plus dans les plans du formateur des jeunes Compagnons ! Un objectif que Marc HERRAND se mettra d'ailleurs en tête d'obtenir rapidement en apprenant à chacune des trois composantes au sein du groupe, les parties vocales les concernant. Pour y parvenir, trouver un neuvième élément susceptible de pallier au remplacement du ténor Paul CATRIN qui avait préféré rester fidèle à Louis LIEBARD n'a cependant pas été facile pour les huit dissidents de l'équipe première des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE. Le Parisien Jean DRIANT sera le premier à la fin février 1946 à faire acte de candidature avant que Paul BUISSONNEAU soit retenu par Jean-Louis JAUBERT et Marc HERRAND en juillet, juste au moment de l'enregistrement des Trois cloches dans un hangar désaffecté du XIIIème arrondissement de Paris.

    Héritage de ce qui se pratiquait également chez LIEBARD et repris là encore par les COMPAGNONS DE LA CHANSON, les conseils d'équipe. Ces conseils à neuf avaient un autre avantage. Au plan décisionnaire, être neuf présentait effectivement l'avantage de pouvoir dégager en conseil d'équipe une courte majorité avec l'émergence d'une cinquième voix de majorité lors de scrutins décisionnaires pour le moins serrés. Soit pour l'adoption d'une mesure ou d'un titre, soit contre. Et comme l'a souvent répété avec humour Jean-Louis JAUBERT, il était rare que nous nous trompions à neuf simultanément et en même temps ! 

    Cette organisation du 3 X 3 disparaîtra après le décès de Guy BOURGUIGNON en décembre 1969 et les COMPAGNONS DE LA CHANSON qui n'avaient pas voulu remplacer leur ami en ressentiront les effets. Non seulement lors de leurs représentations où la plupart des sketches demanderont une redistribution des rôles, mais également lors des prises de décision nécessitant désormais une majorité de 5 voix sur 8 ! Il semble bien que ce soit à compter de ce moment-là qu'ont émergé chez les COMPAGNONS : ceux de devant (Fred et René MELLA, Jean-Pierre CALVET et GASTON) et ceux de derrière (Jean-Louis JAUBERT, Gérard SABBAT, Hubert LANCELOT et Jo FRACHON). 


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  • A propos des Trois cloches...Les recherches et le hasard, si tant est qu'il y en est un, nous ont permis de découvrir récemment un enregistrement des Trois cloches qui surprend un peu. Et pour cause ! Et pourtant ! Pourtant, c'est sûrement cette version qui a été proposée à Edith PIAF venue en repérage à Lausanne en février ou mars 1946 rendre une petite visite à GILLES dit Jean VILLARD, le poète suisse, dans son nouveau cabaret Au coup de soleil. Il l'avait ouvert après avoir dû quitter un Paris occupé par l'armée allemande où il avait déjà connu une gloire de duettiste avec JULIEN. 

    On entend dans cette version des Trois cloches une seconde voix qui est celle d'un dénommé Albert URFER. Mais qui est Albert URFER ? On a retrouvé très peu de choses à propos de lui sinon qu'il a joué, très tôt, du piano tout en s'intéressant à l'art choral. Mobilisé pendant la guerre, il a ensuite dirigé un petit orchestre militaire. De 1945 à 1951, il jouait à Genève et même, parfois, à l'étranger. De 1953 à 1956, il part à Paris travailler l'art dramatique, jouant pour le théâtre, le cinéma, la télévision et revient en Suisse se produire au Centre dramatique romand. C'est surtout en tant que partenaire et accompagnateur du chansonnier GILLES dit Jean VILLARD durant 25 ans, qu'Albert URFER s'est fait connaître. Une de leurs chansons fétiche est Le Bonheur

    S'il est établi qu'URFER a pris la relève d'Edith BURGER en 1948 dans ce cabaret à Lausanne, il se peut très bien qu'il ait fait "un boeuf" avec GILLES deux ans plus tôt lors de la visite d'Edith PIAF et d'Odette LAURE. D'autant que le texte était prêt depuis quelque temps déjà puisqu'on dit qu'il aurait été écrit en 1939. GILLES s'était inspiré au tout départ d'un chant populaire des vallées des hautes montagnes du canton du Valais. Avant, pour les paroles et ce « Village au fond de la vallée » de s'inspirer de celui de Baume-les-Messieurs, situé dans le Jura, où il s'arrêtera un jour, en route pour Paris. C'est une tombe, celle de François Nicot et non de Jean (1858-1929) et de son épouse Elise, que GILLES apercevra à proximité de l'église du village, qui servira ses desseins. L'auteur changera leurs noms en Jean-François Nicot et en Elise s'aidant au passage, pour trouver les autres paroles, de la Bible et de l'extrait de Saint-Pierre l'Apôtre (1, 24-25).

    La suite de l'histoire est davantage connue mais il n'est pas inutile de la rappeler.

    C'est peu de temps avant la première tournée entreprise en Alsace avec Edith PIAF que les jeunes COMPAGNONS DE LA CHANSON se sont vus soumettre une proposition. « Il vous faut élargir votre répertoire, chanter des chansons d'aujourd'hui et pas des chansons folkloriques, des chansons dans lesquelles les gens pourront se reconnaître, vivre leurs histoires et pleurer avec vous, leur avait-elle dit. Comme celle que Gilles m'a donnée à entendre. On dirait qu'elle a été écrite à votre intention... ». C'est de cette façon qu'Edith PIAF parvint à attirer l'attention des Compagnons sur Les trois cloches même si les réactions très dubitatives des uns et des autres laissaient supposer que certains d'entre eux n'étaient pas convaincus de tenir là le succès qu'Edith appelait de tous ses voeux. Il fallut attendre à la fin de cette tournée en Alsace que Marc HERRAND parvienne, comme il l'a si bien dit dans La route enchantée, à faire sonner les voix de tous les COMPAGNONS DE LA CHANSON comme des cloches pour que l'on prenne conscience du potentiel du titre. Chacun sait quelle carrière firent ensuite Les trois cloches après avoir été consacrées grand succès en France en 1946. Mais que d'anecdotes avec Les trois cloches devenue avec le temps une sorte de chanson mythique... Hubert LANCELOT dans Nous les Compagnons de la Chanson admet même qu'il est arrivé à Fred MELLA, lors de certains tours de chant, de faire mourir Jean-François Nicot avant son mariage et que, lorsqu'Edith leur avait présenté le bébé, Jean-Louis JAUBERT, avec son humour habituel, avait craint que le public ne prenne les Compagnons pour... neuf cloches !

    GILLES dit Jean VILLARD est décédé le 26 mars 1982 à 87 ans. Albert URFER, quant à lui, est mort chez lui à Lausanne, le 29 octobre 1985.


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  • L'émission Compagnons... Où en sommes-nous ?Depuis quelques semaines, on ne parle plus que de ça sur la page Facebook des "Amis des Compagnons de la Chanson" ! Il est vrai que si la démarche aboutit, on pourra remercier notre ami Bruno MALLET qui n'aura pas ménagé son énergie ! Une lettre que nous vous invitons à découvrir ci-dessous avec, en pièces jointes, 4 CD de David OLAIZOLA et ses affiches, notre livre de Jean-Jacques BLANC "Ils étaient Compagnons de la musique" et une pub sur les différents ouvrages que nous avons publiés, ainsi qu'une pub Marianne Mélodie et le DVD sorti au printemps 2014, etc...

    Rappelons que certains d'entre vous se sont inscrits ces derniers temps sur le forum FRANCE 2 Vivement Dimanche pour réclamer à Michel DRUCKER, "l'ami des Compagnons", qu'il consacre l'un de ces rendez-vous dominicaux, ou une partie de l'un d'entre eux, aux COMPAGNONS DE LA CHANSON. D'où cette démarche qui a valu à Bruno de saisir l'attention de maître-es-cérémonie pour plaider la cause de ceux qui désespèrent de revoir un jour leurs favoris à la télé. Notre ami Rochelais avait déjà attiré son attention à la veille de la sortie de notre premier ouvrage conçu par Christian FOUINAT et c'est donc un bis repetita

     

     Cher Monsieur Drucker,

    Comme vous pouvez le constater sur le forum France 2 Vivement Dimanche, nous sommes nombreux à vous solliciter pour obtenir une émission sur nos artistes préférés. Fidèles téléspectateurs depuis de nombreuses années, nous avons eu la joie grâce à vous de retrouver Pierre Bachelet et Jean Ferrat, artistes décédés, mais toujours dans le coeur du public.

    Au nom de tous ceux qui n'ont pas Internet ou ne savent pas s'en servir, au nom de ceux qui éprouvent des difficultés à vous écrire ou à participer aux différents forums, au nom de nos parents ou grands parents fidèles téléspectateurs qui n’osent pas vous écrire et attendent avec impatience le Vivement Dimanche prochain dés le générique de fin du programme en cours,

    Au nom de Fred et René Mella, de Marc Herrand (l’arrangeur vocal des Trois Cloches, mari d’Yvette Giraud) et de Gaston, les Compagnons de la Chanson toujours vivants, de leurs familles, de leurs enfants que vous aviez invités sur le plateau de Télé-Dimanche en 1970 pour chanter avec leurs parents alors qu'ils n'avaient qu'une dizaine d'années (l'actrice Olivia Lancelot, Valérie et Olivier Broussolle, Sandra et Stéphane Calvet, Laurence Mella qui sont avec nous) je vous demande par la présente de consacrer un Vivement Dimanche aux Compagnons de la Chanson, ce groupe qui a tant apporté à la Chanson française et que les médias oublient injustement.

    Ce groupe a une histoire particulière : Constitué pendant la guerre sous le nom des Compagnons de La Musique par Louis Liébard dont le fils de l’un des assistants Gérard Meyer vient de participer à la rédaction d’un témoignage, des Juifs s'y cachaient dont Jean-Louis Jaubert, (Jacob) qui comme vous était passionné de football. En 1946, ils triomphaient avec Edith Piaf et tournèrent trois ans avec elle dans le monde entier, ce qui n'est pas rien. 350 titres enregistrés, un film, une opérette, 40 ans de carrière. Une place des Compagnons de la Chanson a été inaugurée à Lyon en Octobre 2002. Ils en ont des choses à raconter, ces Compagnons et leurs familles !

    En 1983, ils apparaissaient encore dans une douzaine d'émissions télévisées. Dassin, Brel, Claude François, Brassens étaient décédés, mais Les Compagnons chantaient encore. Pourtant, depuis, leurs disques sont classés dans les rayons " rétro " comme Mistinguett ou Rina Ketty, et l'époque du cinéma muet ! C'est comme si on avait oublié qu’ils faisaient partie de l’élite de la Chanson française quand ils avaient entre 35 et 55 ans (de 1960 à 1975. A la fois dans les médias, mais aussi sur scène car ils chantaient dans toutes nos villes, tous les soirs. Cinq mois à l'affiche de Bobino en 1962, trois mois en 66 en pleine période yéyés !

    Même chose dans les années 70 ! Le nombre de fois où ils étaient les invités de vos " Rendez-vous du Dimanche " ou chez Guy Lux, et Danièle Gilbert à qui les Compagnons ont pris Gaston pour remplacer Jean Broussolle ?

    Quand ils décidèrent de faire leurs adieux fin 80, Fred Mella, par exemple, n'était âgé que de 56 ans, mais on considérait Les Compagnons comme de vieux artistes. Pouvez-vous me dire quel âge ont actuellement les artistes que nous aimons (Souchon, Voulzy, Le Forestier, Cabrel) et mieux encore les anciens Adamo, Pierre Perret, Annie Cordy, Charles Aznavour que nous voyons toujours défiler pour notre bonheur dans vos émissions ? Ne trouvez-vous pas qu'il y a une injustice à réparer, monsieur Drucker ? la chanson « Le marchand de bonheur « est restée à elle seule 11 semaines en tête des hits parade, et on ne l’entend plus jamais ? Pourquoi ?

    Le public n'a pas oublié et l'audimat sera au rendez-vous, rassurez-vous. Parce que de nombreux artistes sont fans des Compagnons : Roland Giraud, Jean Dujardin, François Morel, Dave et bien entendu Charles Aznavour, auteur de plus de 30 chansons enregistrées par Les Compagnons. D'autres artistes moins connus, le basque David Olaizola et ses Compagnons tout 9, Les marchands de bonheur, Les gitans de la Tourlandry (parrainés par Fred Mella) qui tournent actuellement dans toute la France avec le répertoire des Compagnons et des salles combles ! Il n’y a pas un vide-grenier en France où l’on ne trouve pas une pile de disques des Compagnons ! Un véritable phénomène, ce groupe !

    Employé municipal, je n'ai rien à voir avec le milieu artistique ! Je suis juste le porte-parole d'un public frustré qui désire prendre du plaisir avec vous un Dimanche après-midi. Fan, collectionneur, et administrateur depuis quelques mois (avec Valérie Broussolle la fille de Jean) d'une page Facebook consacrée aux Compagnons, dans laquelle participent les familles des Compagnons, nous enregistrons tous les jours les réactions d'un public qui ne comprend toujours pas pourquoi la télévision ne nous montre plus jamais d’images de ce groupe mythique. Pourtant, le bouche à oreilles fonctionne : Un dvd vient de paraître, un autre est en préparation, un ouvrage par an est publié sur le groupe chez Décal âge productions. Un cd devrait voir le jour d'ici l'été, avec la réédition des titres de 1973 à 1976. Il existe depuis peu plusieurs sites consacrés aux Compagnons qui sont très fréquentés.

    Afin de vous faciliter le travail, je vous ai préparé une sélection d'émissions contenant des images de la grande époque Compagnons : sur ces documents, ils n'apparaissent ni trop jeunes et désuets, ni trop vieux et ringards, mais dynamiques, avec des titres inoubliables et rythmés. Tout ce qu'il faut pour les mettre en valeur et leur donner l'hommage qu'ils méritent, et réaliser une émission de grande valeur : ces Compagnons et leurs familles ont tant de choses à raconter !
    Certes, les Compagnons n’ont pas d’actualité depuis le 10 Mars dernier et les 91 ans de Fred Mella, mais je vous fais confiance pour animer l’émission…

    J’espère que mon dossier vous parviendra et que vous en ferez bon usage. Vous êtes le seul à pouvoir restituer l’image des Compagnons pour le plus grand bonheur de vos téléspectateurs. Si par bonheur vous donniez satisfaction à notre demande, je me ferai un plaisir de vous faire parvenir de la documentation !

    Bien cordialement,
    Bruno Mallet


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  • Une exposition Piaf à Paris, quatre mois durant...

    Nous venons d'apprendre que pour le centenaire de la naissance d'Edith PIAF, la Bibliothèque Nationale de France organisait depuis hier 14 avril, et jusqu'au 23 août prochain, une exposition consacrée à la grande chanteuse. Le site de la Bibliothèque (cliquez sur le lien !) reprend dans le détail ce qu'est cette manifestation et ce qu'on y trouvera. Une visite à ne pas manquer pour ceux qui auront la chance de pouvoir faire un crochet par Paris et de s'y trouver en ce moment ! Rappelons à cette occasion que le Hall de la Chanson française avait réalisé une découverte de l'artiste sur laquelle nous avions déjà attiré votre attention et que vous pourrez revoir gâce au lien suivant : http://www.lehall.com/galerie/piaf/piaf.html

    Nous ignorons cependant si dans les nombreux documents affichés, seront exposés ceux où elle apparaît aux côtés des COMPAGNONS DE LA CHANSON.


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  • Un très beau montage réalisé par les Amis des COMPAGNONS DE LA CHANSON ! Inutile de revenir sur l'émotion qui étreignait ceux qui avaient connu Guy en ce triste jour de décembre 1969 et qui est parfaitement restituée au travers de quelques photographies et coupures de journaux !

    Cette sélection de quelques-uns des derniers clichés montrant l'artiste et quelles auront été une partie des réactions aperçues dans les médias au moment de sa disparition est éloquente et parle d'elle-même. Celui qui avouait en 1946, au début de son périple chez les COMPAGNONS, avoir choisi de faire le guignol après avoir été montreur de marionnettes avant de rejoindre les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE de LIEBARD, nous laisse le souvenir d'un grand perfectionniste, maniaque à l'extrême, qui savait mettre en place le meilleur pour que tout soit parfait. Un régisseur qui aura beaucoup manqué à l'équipe par la suite, on ne le répétera jamais assez.  


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  • Nous évoquions hier les relations des COMPAGNONS DE LA CHANSON avec la presse en montrant l'extrait d'un morceau d'article paru dans Radio Magazine, daté semble-t-il de 1961, puisqu'il y est question d'un premier passage à Bobino. Nous vous proposons d'en découvrir un autre aspect tout en précisant qu'il nous avait été particulièrement difficile de restaurer ce document. Les envois avaient en effet été scannés morceau par morceau. Mais nous nous en sommes pas mal sortis, non ? 

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  • Au début des années soixante, peu de médias boudaient les COMPAGNONS DE LA CHANSON. Qu'il s'agisse de la presse quotidienne (France Soir, Le Parisien, Sud Ouest, les DNA...) ou de magazines télé voire de la presse spécialisée dans le domaine artistique et musical. Grâce à un admirateur Gérard LE NEZET qui avait eu, voici quelque temps, la gentillesse d'ouvrir une nouvelle fois, de Toulon, ses archives personnelles, nous sommes en mesure de vous montrer la copie d'un article paru dans RADIO MAGAZINE. Juste avant la disparition de Guy BOURGUIGNON et le départ de Jean BROUSSOLLE.
    Certains collectionneurs vont être ravis et les imprimantes marcher à fond !... Ne vous impatientez pas, une suite de l'article est prévue demain !


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  • Tout en les rangeant dans une sorte de franc-maçonnerie amicale, Philippe BOUVARD, qui n'était pas encore à l'époque une "grosse tête", avait publié un article assez élogieux sur les COMPAGNONS DE LA CHANSON que nous vous proposons de redécouvrir ci-dessous. Vraiment intéressant !


    1962... Philippe Bouvard écrivait...« Ce soir sur la scène de Bobino, lorsque les Compagnons de la Chanson apparaîtront, ce sera plus qu'une banale première ! En fait, ils fêteront simultanément le vingtième anniversaire de leur association et leurs noces de bronze avec le succès. Encore qu'ils reconnaissent volontiers, maintenant qu'ils ont accédé au vedettariat international, que les cinq premières années de leur union furent plutôt matériellement difficiles.

    Ils sont donc neuf, issus des Compagnons de France ; mais cette équipe, sur scène parfaitement homogène, se compose en réalité dans la vie d'individualistes forcenés. Chacun possède au sein de la collectivité sa fonction propre. Chacun est également soucieux de son ancienneté. Ce qui est le plus étrange, c'est que ces neuf garçons ne sont liés entre eux par aucun contrat. Les garanties de l'association ne résident que dans des conventions morales. En seize ans, on a enregistré que trois départs, tous volontaires : Paul Buissonneau a profité d'une tournée au Canada pour se fixer à Montréal et y fonder un foyer. Marc Herrand a quitté le groupe pour se consacrer aux doubles fonctions de mari et de chef d'orchestre auprès d'Yvette Giraud. Quant à Jean Albert, appelé communément "le petit rouquin" il a repris sa liberté récemment afin de tenter sa chance en solitaire. En vingt ans donc, on n'a enregistré aucune expulsion. Cet ensemble vocal devrait avoir pour emblème un accord parfait et pour devise cette remarque de Jean-Louis Jaubert : Le principal avantage d'un groupe comme le nôtre, c'est qu'il est difficile de se tromper à neuf simultanément !
    Les décisions intéressant la communauté sont prises après délibération. On vote très simplement. Et comme dans toutes les assemblées démocratiques du monde, c'est la majorité qui l'emporte. Dès qu'un compagnon est admis, il est "intégré". Il peut profiter à son tour d'une franc-maçonnerie amicale. Ainsi, un des derniers venus : Jean Broussolle, a-t-il été victime d'un grave accident quelques jours après son admission. Durant ses six mois d'hospitalisation, on lui a versé ponctuellement chaque soir son cachet. On m'a assuré que cet usage n'était pas si courant dans la jungle du spectacle.
    Si les Compagnons ne se prennent pas pour la Comédie Française de la Chanson, en revanche ils utilisent pour leurs répartitions financières le système de l'échelle mobile. Avec pour critère essentiel l'ancienneté. Par exemple, Fred Mella est plus ancien de deux jours que Guy Bourguignon : il subsiste toujours entre les deux compères une différence de quelques dizaines d'anciens francs. La notion d'ancienneté joue également quand il s'agit - en tournée - d'octroyer les meilleures places de wagon-lit ou de bateau.

    Les rites propres aux Compagnons sont réduits au minimum. Aucune contrainte n'existe et en dehors des répétitions et des représentations ils se voient assez peu. La seule réunion à laquelle ils tiennent vraiment, c'est « le dîner en province » qui suit un récital donné dans une grande ville et qu'ils transforment, de leur propre aveu, en « un réveillon quotidien ».
    Apparemment, l'édifice est sans faille. Toutes les discussions sont productives. Pourtant les neuf Compagnons viennent d'horizons très opposés. Ainsi Fred Mella est-il entré dans le groupe pour échapper aux Allemands, ce qui à l'origine ne constituait pas une vocation vocale bien précise. Ce qu'ils ont révélé seulement maintenant c'est l'existence de leur « journal de bord ». Depuis vingt ans, jour après jour, Hubert Lancelot - biographe attitré du groupe - note les moindres détails de la vie en commun : maladies des uns, anecdotes des autres, accidents, changements de répertoire, idées de chanson, remarques sur le public, événements importants de la vie familiale (mariages, naissances...) : il y en a ainsi plus de mille pages qui constituent un document absolument secret. Ce n'est pas le registre de Lagrange. c'est simplement le calendrier détaillé d'une aventure basée sur le talent et l'amitié.

    Philippe BOUVARD


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  • C'était en Juin 1990 et le 10 chemin de Champvert devenu aujourd'hui à Lyon la rue de Champvert était le théâtre d'une manifestation commémorative ! Et quelle manifestation ! Bien avant l'inauguration de la place qui surviendra douze ans plus tard à quelques mètres de l'endroit ! 

    Grâce à Marc HERRAND, nous avons obtenu certaines des photos de la fameuse pose devant la non moins fameuse maison dans laquelle avaient vécu LIEBARD et ses premiers COMPAGNONS DE LA MUSIQUE ! Une plaque qui, curieusement, évoque la création des COMPAGNONS de la CHANSON au Printemps 1942 sans pour autant évoquer, ni les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE, ni Louis LIEBARD ! Un sacré pied de nez à l'histoire qui n'arrête pas de faire jaser les historiens de la bande à un point tel que dans un récent article, nous nous sommes permis d'évoquer cette inexactitude. L'ouvrage réalisé sous la direction de Jean-Jacques BLANC revient également sur cet épisode, ce qui est bien le moins dans un document où le nom de LIEBARD revient quasiment à chaque page ! Autre singularité de l'histoire, l'oubli voire le mépris que l'on éprouve à l'endroit de LIEBARD qui, s'il avait son caractère, n'en reste pas moins celui grâce auquel a pu être écrite une telle page de notre Chanson française. Qu'on ait oublié de l'inviter, lui ou l'un de ses proches, à une telle commémoration a été un acte bien regrettable.

    On retrouvera sur ces photos des visages amis hélas disparus depuis. Comme ceux de Jo FRACHON, d'Hubert LANCELOT, de Gérard SABBAT et de Jean-Louis JAUBERT. Une très belle journée qui succédait à la publication du : Nous les Compagnons de la Chanson d'Hubert... et à plateau de choix concocté par Jean-Pierre FOUCAULT pour une Sacrée soirée mémorable !


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  • Vous le savez sûrement, nos amis américains avaient toujours beaucoup de mal à parler de nos neufs COMPAGNONS DE LA CHANSON sans écorcher au passage leur dénomination ! Et Ed SULLIVAN (en photo ci-dessus), le présentateur de l'émission de variétés dont le nom est à lui seul resté une référence, non seulement outre-atlantique, en faisait partie. Inutile donc de revenir ici sur le célèbre ED SULLIVAN SHOW qu'il animait sur la chaîne CBS tous les dimanche soir à 20 heures et qui est resté un rendez-vous phare du Music-hall entre 1948 et 1971. Même les CINQ PERES (les anciens COMPAGNONS DE LA MUSIQUE de l'ère MEYER) y avaient eu droit ! 
    Au plan anecdotique, Ed, qui les avaient pris en affection depuis leurs premières tournées aux U.S, prenait toujours nos amis pour LES CHAMPIGNONS de la CHANSON ! Mais personne n'a jamais su dire qui était le gros cèpe de la troupe ou celui qui faisait office de trompe-la-Mort voire de girolle avec ses oreilles rabattues sur les côtés !

    Une anecdote que se plaît toujours à rapporter Charles AZNAVOUR quand il lui arrive de parler des COMPAGNONS DE LA CHANSON. Comme par exemple chez Viriginie GUILHAUME dans le cadre d'un HIER ENCORE diffusé récemment sur FRANCE 2 !


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