• Déc. 1954... La Belgique disait déjà d'eux...

    Déc. 1954... La Belgique disait d'eux...

    BRUXELLES S'APPRETE A LES RECEEVOIR...

    Ils sont neuf. Inséparables depuis que leur équipe s'est formée, voici quelques années, sous l'égide d'Edith PIAF. On se souvient que c'est elle - qui ne se contente pas d'être une grande artiste, mais se trouve aussi avoir la vocation de rechercher et de lancer des talents avec plus de modestie et moins de publicité personnelle que certains talent-scouts d'outre-Atlantique - qui les fit connaître du public.

    C'est donc avec Edith que les COMPAGNONS ont débuté. Ils chantaient alors Les trois cloches, un succès formidable qui tourna à la rengaine à force d'avoir été entendu et imité. c'est du reste là le fort de toutes les chansons qui ont besoin, leur succès épuisé, d'une période d'oubli pour se décanter et retrouver leur charme premier. Puis, ils commencèrent à voler de leurs propres ailes et ce fut le début d'une carrière triomphale. On les voulait partout et les neuf, accompagnés de leurs épouses et de leurs progénitures, entreprirent de sauter de train en autocar ou en avion, voire en paquebot, pour honorer les engagements que collectionnait leur impresario.

    Le public, tous les publics, les adoptèrent immédiatement. La raison en est qu'ils ne sont pas cabots pour un sou, qu'ils sont pleins de talent, qu'ils travaillent sans cesse pour atteindre la perfection en ne se reposant nullement sur leurs lauriers et qu'il émane de ce groupe une atmosphère de jeunesse et d'optimisme. C'est en effet une de leurs forces que de pouvoir s'être assuré un répertoire qui demeure toujours égal à lui-même. On pouvait craindre qu'après quelques succès ils tomberaient dans le défaut de beaucoup d'autres chanteurs qui se bornent à des "ressucées" plus ou moins heureuses de leurs bonnes chansons. Eux, au contraire, cherchent du neuf et l'ont toujours trouvé sans que, pour cela, la qualité baisse. Pour celui qui a entendu les COMPAGNONS il y a trois ans et celui qui les applaudit aujourd'hui, c'est toujours la même joie, le même ensemble parfait de voix différentes mais, aussi, un programme tout à fait nouveau qui ne le cède en rien aux précédents.

    A quoi tient le charme de ce groupe de choristes qui, avec des moyens infiniment simples, arrive à porter à son paroxysme l'enthousiasme d'une salle ? Tout simplement à ce que la mise au point du numéro est parfaite. Tout semble improvisé et, pourtant, rien n'a été laissé au hasard. Tout cela est une mécanique parfaitement assemblée dont le mouvement se déroule avec la précision de celui d'une montre de luxe sans, pour cela, tuer la nécessaire personnalité humaine de tous et de chacun. C'est ce dernier facteur humain qui les fait applaudir par des auditoires pour qui, parfois, le français n'est pas familier. Aux Etats-Unis, à Londres, c'est le triomphe à chaque fois qu'ils s'y produisent et il en est de même dans les pays de langue espagnole. Assurément, la radio et les disques ont porté leur renommée au loin, mais cela ne vaut cependant pas le contact direct qui s'établit au centre d'une représentation. Les COMPAGNONS sont parmi les vedettes plus rares qu'on le croit - qui gagnent à être vues et entendues "en chair et en os". Et cela c'est la preuve de leur perfection.

    Quand on parle des COMPAGNONS on pense inévitablement aux ailes du moulin de Maître Pierre où il fait si bon, aux espoirs et aux désillusions de La marie. L'Ours que composa TRENET a été adapté par eux avec une originalité particulière. Il y a encore Le prisonnier de la tour, L'objet, cette amusante transposition d'une chanson américaine "The Thing" qui est devenue un gros succès parce qu'ils sont des mimes de première force, tout autant que des chanteurs. Et Mes jeunes années de Charles TRENET, Les Marins de notre ville, L'enfant au cœur d'or, Berceuse pour un enfant triste, Catherine qu'ils chantent tout autrement que Georges ULMER, Les gendarmes s'endorment sous la pluie de Charles TRENET, Ce sacré vieux soleil, Le chant du galérien qu'ils interprètent comme personne ne l'a encore fait, Les cavaliers du ciel, etc.

    Mais ce sont là des succès chevronnés, des chansons que l'on entend toujours avec plaisir quand ce sont les COMPAGNONS qui les interprètent. Pourtant, ils n'en sont pas demeurés là. Ce qu'ils nous apportent de nouveau est de la meilleure veine. Ces chanteurs et ces mimes ont recréé pour nous la poésie chère à l'enfance bercée au rythme des chansons de grand-mère qui laissent libre cours à l'imagination. Comme tout cela est simple et, pourtant, comme tout cela est beau.

    Ces globe-trotters de COMPAGNONS vont bientôt arriver en trombe à Bruxelles, jeter dans un coin de chambre d'hôtel leurs valises en peau de cochon, truffées d'étiquettes et fatiguées d'être transbahutées, pour se précipiter au théâtre des Galeries et y répéter (car ils ne cessent jamais de travailler et de perfectionner) le programme qu'ils vont offrir aux Bruxellois. Ce sera un amalgame parfait de succès assurés et de nouveautés qui valent les premiers. Comme toujours, ces chansons sont de la rare qualité de celles dont le texte soutient victorieusement la lecture et la critique. Du reste, les COMPAGNONS n'aiment pas la fraude. Quand ils chantent, ils soignent leur articulation parce qu'ils savent que ce qu'ils chantent ne vaut pas seulement par la qualité de la mélodie et des voix, mais par celle du texte.

    Parmi les nouveautés qu'ils nous apportent, citons La chanson du célibataire, N'oubliez pas ma chanson, Moulin rouge (qu'ils interprètent d'une façon fort originale), Je crois en toi, Quelque part... deux amants (une des meilleures chansons de TRENET), Un ami pleurait, La prière, C'est mon copain de Gilbert BECAUD. On le voit, le choix est grand et fort bien fait. Il va sans dire que des chansons de TRENET ou de BECAUD, orchestrées par les COMPAGNONS, prennent une note tout à fait originale. Et, maintenant, il ne nous reste plus qu'à les attendre... avec impatience.

    G.M (média bruxellois)

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  • Commentaires

    1
    Monique
    Samedi 1er Août 2015 à 07:40

    Bonjour Louis. On dit souvent que les belges ne sont pas très fufus, d'ou les plaisanteries   à leur sujet, mais là, ils prouvent bien que c'est faux. Ils avaient tout compris de nos Compagnons. Bonne journée à vous.

    2
    Samedi 1er Août 2015 à 07:45

    Je ne remercierai jamais assez un ami belge des Compagnons de m'avoir envoyé une pleine pochette de trésors comme celui-là !

    Bonne journée Monique

    3
    Claude Dupyron
    Samedi 1er Août 2015 à 08:59

    Plus le temps passe, et plus j'aime les Compagnons ! C'est grave docteur ?

    4
    Monique
    Samedi 1er Août 2015 à 09:06

    je pense Claude que c'est une épidémie yes

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    5
    Claude Dupyron
    Samedi 1er Août 2015 à 09:09

    Bon; ça me rassure !!!cool

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