• Jean-Pierre, l'enfant du soleil...

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    Issu d'une famille très tournée vers la musique au sein de laquelle sa soeur obtiendra un premier prix de solfège et de chant au Conservatoire, c'est le 12 mars 1925 à Plan d'Orgon qu'est né Jean-Pierre CALVET. On peut dire de lui qu'il aura baigné très tôt dans la musique, puisque ses premières vibrations musicales, il les a ressenties dans le ventre de sa mère, tandis qu'elle jouait de la mandoline. Pas étonnant donc qu'à l'âge de neuf ans Jean-Pierre ait joué de la guitare et qu'il se soit mis ensuite au solfège avant, à quatorze ans, de tenter d'apprivoiser le trombone ! Une dernière expérience à laquelle il devra provisoirement renoncer, contraint de se battre contre la tuberculose après avoir un temps intégré l'Orchestre Symphonique de Monte-Carlo. Avant de créer un peu plus tard avec quelques copains son propre ensemble.

    De son appartenance à l’Orchestre symphonique de Monte-Carlo, Jean-Pierre conservera longtemps un sentiment partagé. « Les musiciens qui m’entouraient étaient sans doute des professionnels, confiera-t-il à un de ses amis journaliste, mais ils avaient une véritable mentalité de fonctionnaires. Et j’ai vite préféré les quitter et repartir sur Menton faire de la culture de citrons »

    Fragile devant les épreuves effectives et d'une grande sensibilité, celui qui restera pour beaucoup d'admirateurs des COMPAGNONS le « baladin provençal » a laissé derrière lui une quantité non négligeable d'airs à succès dont le fameux Marchand de bonheur. Il s'y ajoute beaucoup d'autres, qu'on en juge ! Ronde mexicaine, Allez savoir pourquoi, Si tous les oiseaux, L'enfant de bohème, Y'aura toujours, Peggy-o, Là où finit le ciel, Tumbalala, Les amours de demain, Comment va la vie, La petite Julie... La liste est longue tant le talent de Jean-Pierre et sa complicité avec Jean BROUSSOLLE auront éclaté tout au long de ces années fastes où la Chanson Populaire française avait trouvé avec les COMPAGNONS DE LA CHANSON une justesse de ton qui était à l'époque reconnue, même par les plus jeunes. Il suffit pour cela de se remémorer les extraits d'émissions télévisées comme le Tête de bois et tendres années d'Albert Raisner de la fin des années soixante... et de la version du célèbre Yellow submarine emprunté aux BEATLES et repeint en vert par Jean BROUSSOLLE.

    Comme se plaisent encore à le souligner nombre de ceux qui l'ont connu et notamment Annie, sa dernière épouse, rencontrée au moment de la sortie de Ma terre, c'est sur une nappe en papier au cours d'un déjeuner à Haïfa, en Israël, qu'est née le célèbre Marchand de bonheur. Tout simplement parce que la mélodie trottait dans la tête de Jean-Pierre ! Pourtant, s'il faut en croire Fred MELLA, cet air à succès a bien failli ne jamais voir le jour tant il énervait les autres Compagnons ! Du moins au départ avant qu'il devienne numéro 1 en 1959 pendant quelques semaines ! Alors que le titre n'avait été prévu au moment de son enregistrement que pour faire une face B derrière Vénus et La guitare et la mer... 

    Déniché par Jo FRACHON et Hubert LANCELOT dans un bar de Menton où l'ensemble orchestral qu'il animait faisait la joie des estivants, Jean-Pierre CALVET écrira avec Jean BROUSSOLLE l'une des plus belles pages des COMPAGNONS DE LA CHANSON entre 1956 et 1972. Brillant guitariste, également premier prix de trombone au Conservatoire, maîtrisant parfaitement « l'humour piémontais » avé l'accent, cet enfant de Menton et du soleil n'attendait que le départ de Jean ALBERT pour prendre la mesure. Elle sera très vite prise par cet aficionado du solfège au point qu'Edith PIAF disait de lui qu'elle le trouvait "dans la note". Une fois de plus, elle avait vu juste en recommandant aux Compagnons de faire appel au talent de Jean-Pierre après le départ de Jean ALBERT à l'été 1956. Après le départ de Jean BROUSSOLLE, il s'ingéniera avec son nouveau compère GASTON à trouver un prolongement à la créativité de celui-ci. Les deux musiciens enregistreront d'ailleurs un 30 cm sous un nom d'emprunt sans les autres COMPAGNONS. Celui des QUAD ROCKERS (dont la couverture est reproduite ci-dessous). Un travail réalisé en Angleterre avec notre baladin, en dehors de leurs activités chez les Compagnons et durant l'hospitalisation de Fred, avec l'appoint, à leurs côtés, des meilleurs musiciens anglais du moment.

    Malheureusement, Jean-Pierre n'aura pas la possibilité de faire ses adieux avec ses amis en février 1985 à Nogent-sur-Marne. Remplacé la dernière année dès mars 1984 à cause de graves ennuis de santé par Paul MERY, revenu achever sa vie à son domicile parisien de Rocquencourt dans la région parisienne, il décédera peu de temps après d'une terrible maladie laissant un livre témoignage, écrit en collaboration avec Arnaud DESJARDINS : Le baladin et la sagesse, paru aux éditions de la Table Ronde. Un ouvrage dans lequel éclate toute la personnalité de l'homme qui semblait avoir deux visages, comme il l'a laissé entendre dans l'une de ses dernières mélodies : un, la nuit et l'autre la journée. Jean-Louis JOSSERAND, l'un des amis de la tribu MELLA, revient d'ailleurs dans son hommage aux COMPAGNONS DE LA CHANSON, au sein du livre de Christian FOUINAT* sur ce que furent les derniers instants de Jean-Pierre. Notre enfant du soleil est décédé le 16 Février 1989 avec, autour de lui, les Compagnons, sa famille et ceux qui avaient compté pour lui. 

    (*) LES COMPAGNONS DE LA CHANSON : des marchands de bonheur, allez savoir pourquoi !

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