• L'hommage à Louis Liébard

    Il nous paraissait difficile de passer sous silence un événement qui va avoir son importance. A plus forte raison sur le site même des COMPAGNONS DE LA CHANSON : le centenaire de Louis LIEBARD que celui-ci s'apprête à fêter le 4 juin prochain au milieu des siens et d'une tribu familiale imposante qui ne compterait pas moins de 80 personnes !
    CENT ANS ! Incroyable quand on sait quel a été le parcours de cet homme hors du commun et au caractère bien trempé qui, un beau jour d'octobre 1941 a décidé de jeter les bases d'une nouvelle structure innovante : LES COMPAGNONS DE LA MUSIQUE, s'inspirant de son expérience au sein des COMPAGNONS DE FRANCE ! Nous avons déjà, à de multiples reprises, consacré des articles au parcours de Louis LIEBARD (ci-dessus photographié lors du lancement de son projet avec son épouse et quelques collaborateurs) et aux COMPAGNONS DE LA MUSIQUE, mais il nous semblait utile de revenir sur cette odyssée, surtout quelques semaines avant que Monsieur LIEBARD avec un grand M ne fête ses CENT ANS ! Nous vous l'avions indiqué voici quelques jours, il entre même dans nos intentions à l'approche de cet anniversaire de compléter la page Louis LIEBARD qui vient d'être créée sur WIKIPEDIA pour que les jeunes sachent, un jour, qui était ce grand homme auquel nous devons tant et qui a su mettre au travail quelques dizaines de jeunes gens, dont huit deviendront célèbres sous le nom des COMPAGNONS DE LA CHANSON. Une photo de Gérard LE NEZET nous rappelle ce qu'était le premier univers des futurs COMPAGNONS DE LA CHANSON encore COMPAGNONS DE LA MUSIQUE dans le quartier du Point du Jour à Lyon.


    " Nous sommes en train de former sous l’égide des Compagnons de France un groupe de jeunes qui enseignera, donnera des représentations et propagera le chant choral grâce aux chansons folkloriques françaises. Cette équipe dont le centre se trouve à Lyon sera dirigée par Louis LIEBARD…"
    Ainsi Jean VERLINE, assistant et répétiteur de l’ensemble, présentait-il alors l’ensemble aux quelques jeunes susceptibles de venir grossir les rangs de ce groupe qui comptera parmi ses postulants, filles et garçons ayant fui la FRANCE occupée et se retrouvant sans ressources en zone libre. Mais revenons au créateur du projet…
    Prisonnier de guerre évadé, ancien maître de chapelle de la cathédrale de Dijon, ancien Chef de Chœur de la Perdriole, il dirigera celui de la Faluche un peu plus tard, Louis LIEBARD a eu l’idée originale et chacun le reconnaît, de créer une véritable structure innovante qu'il avait installée dans une maison appartenant à la famille CHOMEL chemin de Champvert à Lyon. En faisant appel pour la mise en scène des représentations des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE à un véritable concept d’une stylisation extrême, faite de pureté et de dépouillement soulignant cependant l’action, beaucoup concèdent qu’il a réalisé au passage une révolution dans la chanson folklorique en y adjoignant les principes de la chanson animée. Une véritable magie quand on sait que l’apport du jeu visuel à la partie chorale permettait au spectacle de devenir au passage une véritable petite comédie. Perrine était servante en est l’illustration même que les COMPAGNONS DE LA CHANSON conserveront à leur répertoire.
    Vous l’avez souvent vu cité ici car le nom de l'ancien responsable de la chorale des Résonances (à partir de 1949) est régulièrement revenu sous la plume des uns et des autres dans la prodigieuse épopée des COMPAGONS DE LA CHANSON et leurs biographies, " le chef " comme il aimait à se faire appeler, était pour Fred MELLA un technicien, un sorcier qui avait une perception fine du détail, une oreille musicale sans défaut capable de déceler une erreur de ton si minime soit-elle. Celle de l’un des plus grands spécialistes du chant choral, un statut que beaucoup s'accordent à lui reconnaître. Donnant une impression de sévérité, autoritaire, éternellement insatisfait, déjà père de cinq enfants à trente-trois ou trente-quatre ans, Louis LIEBARD, infatigable et rageur, était réputé mener son entourage avec une main de fer. Tendu, tyrannique, avec un regard intense et pénétrant, éternellement insatisfait mais excellent pédagogue, il laisse encore longtemps après l’image d’un homme entier peu ouvert aux concessions. Faire répéter ses élèves debout, parfois face à un miroir afin de pouvoir cerner le moindre défaut pendant de longues heures sans prévoir une seule pause, leur apprendre à travailler la justesse d’un ton, à articuler convenablement et à travailler leur souffle, mettre en place une parfaite harmonie… les souvenirs sont restés longtemps en mémoire des futurs COMPAGNONS DE LA CHANSON.
    Les activités de cette vie communautaire chemin de Champvert étaient très dures, les horaires stricts. Au lever du lit, il fallait que tout le monde se rassemble dans le parc pour l'appel et le lever des couleurs. Après un petit déjeuner fait d'un affreux café et de pain noir, commençaient les corvées quotidiennes : la ratissage des allées, le ménage, les courses au village pour se procurer de quoi manger en faisaient partie. Suivaient immanquablement un décrassage des voix grâce à quelques vocalises et ce n'est que l'après-midi que chacun pouvait donner libre cours à son imagination et à sa personnalité.
    Sur fond de mise en place du STO, au sein d'une vie communautaire, ne s’agissait-il pas début 1943, au sein d’un groupe, de donner à des jeunes peu attirés par un embrigadement en Allemagne, les rudiments d’un art qui en attirait même beaucoup. Selon Marc HERRAND, quatre-vingt s’y succéderont et les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE compteront plus d’une vingtaine de postulants alors que les représentations étaient données par seulement une dizaine d’entre eux triés sur le volet !
    Vêtus d’une chemise blanche marquée de la lyre et d’un pantalon en gros velours marron, ils ne manquaient pas de prestance les jeunes ! Et les représentations du Chef Louis LIEBARD dans la salle du patronage du quartier du Point du Jour en attiraient quelques-uns !
    Marc HERRAND avec Yvette GIRAUD étaient allés lui rendre visite en 1994, Fred MELLA, à son tour, quelque temps plus tard. Actuellement en maison de retraite, Louis LIEBARD, qui est aujourd'hui très fatigué en raison de son grand âge, fêtera donc ses cent ans, sans doute au milieu de tous les siens et nous nous devions bien, ici, de tirer un coup de chapeau à l'homme et à son idée originale. Merci Monsieur LIEBARD !

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