• Le 4 juin 2008, il fêtait ses 100 ans ! Son portrait

    Le 4 juin 2008, il fêtait ses 100 ans !Louis LIEBARD (ci-contre avec l'une de ses filles) a, sans conteste, été à l'origine du succès rencontré à partir de février 1946 par les COMPAGNONS DE LA CHANSON. Comme nous l'avons déjà souligné ici son objectif était cependant différent de celui de ses élèves et il s'était borné à leur apprendre au sein des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE les rudiments de la chanson folklorique traditionnelle. Un concept auquel il était très attaché.

    « Nous sommes en train de former sous l’égide des Compagnons de France un groupe de jeunes qui enseignera, donnera des représentations et propagera le chant choral grâce aux chansons folkloriques françaises. Cette équipe dont le centre se trouve à Lyon sera dirigée par Louis LIEBARD… » Ainsi Jean VERLINE, assistant et répétiteur de l’ensemble, présentait-il alors les choses aux quelques jeunes susceptibles de venir grossir les rangs des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE qui comptera parmi ses postulants, filles et garçons ayant fui la France occupée et se retrouvant sans ressources en zone libre. 

    Prisonnier de guerre évadé à Nancy, ancien adjoint du maître de chapelle de la cathédrale de Dijon et ancien Chef de Chœur de la Perdriole - il dirigera un peu plus tard celui de la Faluche -, Louis LIEBARD a effectivement créé avec les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE une véritable structure innovante dans une maison appartenant à la famille Chomel, rue de Champvert à Lyon. En faisant appel pour la mise en scène de leurs représentations comme la presse de l'époque l'avait souligné à un véritable concept d’une stylisation extrême, faite de pureté et de dépouillement soulignant cependant l’action. Beaucoup concèdent qu’il a réalisé au passage une révolution dans la chanson folklorique en y adjoignant les principes de la chanson animée. Une véritable magie quand on sait que l’apport du jeu visuel à la partie chorale permettait au spectacle de devenir au passage une véritable petite comédie. Perrine était servante en est l’illustration même. Mise au point par les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE sous l'autorité de Louis LIEBARD, elle figurera même par la suite dans le répertoire des COMPAGNONS DE LA CHANSON.
    Le nom de LIEBARD, revient régulièrement sous la plume des uns et des autres dans la prodigieuse épopée des COMPAGNONS DE LA CHANSON. Et pour cause ! "Le chef", comme il aimait à se faire appeler, était pour Fred MELLA un technicien, une sorte de sorcier qui avait une perception fine du détail, une oreille musicale sans défaut capable de déceler une erreur de ton si minime soit-elle. Celle de l’un des plus grands spécialistes du chant choral, un statut que beaucoup s'accordent d'ailleurs à lui reconnaître. Donnant une impression de sévérité, autoritaire, éternellement insatisfait, déjà père de cinq enfants à trente-trois ou trente-quatre ans, Louis LIEBARD (en photo ici avec son épouse), infatigable et rageur, était réputé mener son entourage avec une main de fer. Il laisse encore longtemps après l’image d’un homme entier peu ouvert aux concessions qui choisira en février 1946 d'aller jusqu'à l'affrontement plutôt que de céder. Faire répéter ses élèves debout, parfois face à un miroir afin de pouvoir cerner le moindre défaut pendant de longues heures sans prévoir une seule pause, leur apprendre à travailler la justesse d’un ton, à articuler convenablement et à travailler leur souffle, mettre en place une parfaite harmonie… 

    Les souvenirs sont restés longtemps en mémoire des futurs COMPAGNONS DE LA CHANSON. Et les "travaux extérieurs" comme se plaît encore à le souligner avec malice Marc HERRAND, aussi. Les activités de cette vie communautaire chemin de Champvert dans un cadre spartiate étaient très dures, les horaires stricts. Au lever du lit, il fallait que tout le monde se rassemble dans le parc pour l'appel et le lever des couleurs. Après un petit déjeuner fait d'un affreux café et de pain noir, commençaient les corvées quotidiennes : la ratissage des allées, le ménage, les courses au village pour se procurer de quoi manger en faisaient partie. Suivaient immanquablement un décrassage des voix grâce à quelques vocalises et ce n'est que l'après-midi que chacun pouvait donner libre cours à son imagination et à sa personnalité. Ne s’agissait-il pas de donner à des jeunes peu attirés par un embrigadement au STO, les rudiments d’un art qui en attirait même beaucoup. Selon Marc HERRAND, quatre-vingt s’y succéderont et les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE compteront jusqu’à plus d’une vingtaine de postulants alors que les représentations étaient données par seulement une dizaine d’entre eux triés sur le volet !

    « Voici déjà trois ans, nous perdions notre boss !Ils ont chanté du Compagnons de la Chanson... Colette Déréal »

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