• Les Compagnons et leur image... Ce qu'il en reste aujourd'hui

    140) Jean-Louis 85 ans

    Jean-Louis, à table le jour de ses 85 ans avec quelques admirateurs. A deux pas de chez lui...

     

    Qu'aurait-il fallu pour que la magie se poursuive et que nos enfants ou petits enfants sachent aujourd'hui qui étaient les COMPAGNONS DE LA CHANSON ? Des artistes qui ont tout de même régalé un public de trois générations quarante années durant ? Peut-être aurait-il fallu qu'Edith, si elle avait encore vécu et assisté à cette lente décomposition progressive après 1985 réagisse. Peut-être même vivement et qu'elle sermonne un peu son Lolo. Car enfin, avoir été le témoin de tant de belles choses et se refuser soudain à en parler comme a refusé soudain Jean-Louis JAUBERT de le faire ! En se recroquevillant sur soi-même alors qu'il aurait eu tant de choses à dire sur ce qu'ils avaient vécu les uns et les autres... Quarante années tout de même ! Entre deux ou trois matches de foot, la chose n'aurait-elle pas été possible, dis-nous Lolo ?

    Jean-Louis, c'est vrai, n'était plus assez bien dans sa tête les derniers temps pour parler de tout ça. Certes, il était bien venu à Lyon voir cette place des Compagnons en octobre 2002, entre deux crises d'arthrose invalidante. Mais pour le reste. Il faut bien reconnaître à sa décharge que le destin s'était acharné sur lui juste avant que la bande se sépare : Sophie-Julia, sa fille née de son union avec l'actrice Madeleine ROBINSON, emportée en 1994 par le sida à 38 ans... alors qu'il avait déjà eu tant de mal à supporter la disparition de son épouse Marie-Pierre victime d'un cancer en 1975 et qu'il avait même failli quitter les COMPAGNONS à la veille de leur tournée programmée au Japon... "Deux années pendant lesquelles, raconte Hubert dans la première biographie consacrée à l'ensemble, Jean-Louis a assuré le spectacle, mais en étant absent, comme étranger à l'équipe. Lui, notre porte-parole, l'homme des contacts, le brillant charmeur, le sociable, la voix de la raison... se coupe du monde, fait le vide autour de lui. Ni camarades, ni amis, seul, enfermé dans son chagrin, brisé.... Il ne veut plus conduire et m'en laisse le soin dans les tournées..."

    Les Compagnons et leur image... Ce qu'il en reste aujourd'huiIl est indéniable qu'il s'est écoulé trop de temps entre le dernier concert du pavillon Balthard à Nogent-sur-Marne en février 1985 et la sortie en mai 1989, quatre ans plus tard, du Nous les Compagnons de la Chanson d'Hubert LANCELOT. Quatre années que GASTON s'était mis en tête de combler, plus pour répondre à l'invitation d'un nouvel éditeur people* ami de Michel DRUCKER qui avait les dents longues, que par envie personnelle. Car, son intention n'était pas le moins du monde, au départ, de disputer à Hubert, l'un des plus anciens de la bande (1942) le privilège qui revenait à ce dernier. Pensez donc, une biographie ! Quelque chose qui raconterait les COMPAGNONS et qui resterait. Un document que les nombreux admirateurs s'arracheraient, eux qui n'avaient plus de Lolo pour leur raconter qui avaient été ces fameux COMPAGNONS d'avant ! Seulement, l'esprit cum panis, si cher à Guy BOURGUIGNON et que n'avait jamais connu le brave GASTON, vivait-il encore au cours des dernières années ? Probablement pas autant, si l'on s'en réfère à ce qu'en disait Hubert dans son bouquin bleu. "Combien de fois, avouait-il dans celui-ci, avons-nous fait un détour en voiture pour déjeuner ou dîner chez l'un ou l'autre de ces grands chefs cuisiniers de France et couru après le spectacle chez un ami qui avait la bonté de laisser sa porte ouverte pour nous... Depuis, avec l'âge nous avons réfréné notre folle curiosité gastronomique... Et nous nous sommes plus souvent contentés du bistrot le plus proche ou de la pizzeria du coin !... Allions-nous céder au ridicule, nous jeter la vaisselle à la tête après trente-cinq ans d'amitié, de lutte, de succès partagés. Nous n'étions plus d'accord, ni sur les orientations, ni sur la conception du travail !...

    Oui Hubert, les choses auraient-elles été complètement différentes si... Mais avec des si, me direz-vous, n'aurait-on pas mis Paris en bouteille ?

    Louis PETRIAC

     

    * Michel LAFON, éditeur

    « Les Marchands de bonheur de Jean-Louis et Michel...Le prisonnier de la tour et... Francis Blanche ! »

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