• Marianne, mars 2007, à propos des Maîtres enchanteurs de Fred Mella

    Marianne, mars 2007, à propos des Maîtres enchanteurs de Fred Mella

    Voici un document qu'il nous semblait intéressant de relayer une fois encore et qui s'intitulait : Les compagnons d'Edith publié sous la plume de BENOIT DUTEURTRE, Samedi 10 Mars 2007. A plus forte raison au lendemain de l'anniversaire de notre voix des Compagnons ! Nous rappellerons au passage que l'on a la possibilité de retrouver Benoît DUTEURTRE chaque samedi en fin de matinée sur France Musique où il a conçu une émission au titre évocateur : Etonnez-moi Benoît.

     

    Le succès de la Môme - déjà évoqué dans Marianne - nous rappelle ce temps encore proche où une petite Parisienne pouvait susciter l'admiration du monde entier par sa singularité : il ne s'agissait pas, comme à la «Star Ac», de devenir star en singeant le musical américain, mais d'être star en Amérique (et ailleurs) parce qu'on chantait magnifiquement la France. L'unique inconvénient de cette nouvelle piafmania est de présenter une vision trop romantique de l'artiste en négligeant, par exemple, que Piaf s'est inspirée de modèles vivants: comme ceux de la chanson «réaliste» incarnée par Damia, Fréhel, Berthe Sylva... Non, rien de rien marque une apogée, plutôt que la création d'un genre nouveau (on peut dire la même chose de Bach et Mozart !). Et je regrette, par exemple, cette scène du film qui laisse croire que la chanteuse a inventé son Légionnaire - quand cette chanson fut créée par Marie Dubas, dont Piaf disait elle-même: « je lui dois mon premier choc artistique. C'était mon inspiratrice, c'était en elle que je puisais mon courage, toute ma joie et aussi ma tristesse... »

    Si Piaf marque un magnifique aboutissement, elle se distingue également par tout ce qu'elle a suscité, engendré dans la chanson française. On en trouve un témoignage vivant dans les souvenirs de Fred Mella, soliste des Compagnons de la chanson. Cette autobiographie pleine de souvenirs et d'anecdotes, intitulée Mes maîtres enchanteurs, revient sur la rencontre des jeunes Compagnons avec Edith Piaf, lors d'un gala de bienfaisance donné à la Comédie-Française en pleine guerre. Ils s'appelaient alors Compagnons de la Musique et ressemblaient à un groupe de boy-scouts chantants, formés par Louis Liébard, un bon maître de chapelle. Enregistrant avec eux les Trois Cloches, Piaf allait leur ouvrir les portes de la gloire, du disque, du music-hall, pour trente ans de succès internationaux et de disques d'or. Je n'oublie pas ces dimanches après-midi, chez mes parents, où l'on écoutait Verte campagne, Le jour où Nathalie s'en va, le Marchand de bonheur, sur un disque 25 cm. Les Compagnons n'étaient pas beaux, mais ils incarnaient une jeunesse saine, fraternelle, rassurante pour les familles... et j'ai parfois ricané de ces souvenirs, avant de réécouter quelques belles chansons, spécialement celles signées Jean Broussolle, ou Charles Aznavour, leur ami de toujours.
    Mais, puisqu'il s'agit d'être complet, ajoutons que les Compagnons de la chanson se rattachent eux-mêmes à toute une tradition de groupes vocaux, lancée avant guerre par les Comedian Harmonists ou Ray Ventura, en attendant les Quatre Barbus et les Frères Jacques. Il faut lire à ce propos Jacques Hélian et son orchestre, le dernier livre de Zappy Max - animateur vedette à RTL dans les années 50. Il nous raconte ses débuts dans cet orchestre où il créa Fleur de Paris, le tube de la Libération. L'histoire a besoin de génies mais aussi de cousinages et de filiations, qu'il est bon de connaître pour apprécier la singularité de chacun.
    « Fred Mella fête aujourd'hui ses 91 ans !1954 : une tournée de 6 mois avec le Radio Luxembourg de l'époque ! »

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