• Pourquoi les Compagnons ont-ils longtemps été neuf ?

     Pourquoi les Compagnons étaient-ils neuf ?

    La toute première formation, avec Jean DRIANT (fin février 1946).

     

    Voilà une question qu'elle est bonne ? aurait pu dire le regretté COLUCHE avec son sens merveilleux de la répartie et ses formules inoubliables.

    Effectivement, les plus jeunes d'entre nous pourraient se demander pourquoi les COMPAGNONS DE LA CHANSON avaient décidé de chanter à neuf en février 1946. Surtout s'ils ne se sont pas intéressés à l'histoire des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE et à la période lyonnaise qui a précédé, ou tout simplement parce que tout ça, c'est bien loin de la période GASTON qu'ils ont connue. Et puis quoi ! Après tout, on peut très bien aimer les chansons d'un artiste ou d'un groupe sans chercher à savoir ce qui a prévalu dans tel ou tel choix de chanson, ou quelles sont les particularités d'un ensemble et le caractère d'untel par rapport à tel autre.

    Mais, pour en revenir à ce nombre de neuf, admettons tout de même que cette disposition a toujours évoqué beaucoup de questions. Après tout, neuf... mais pourquoi neuf ? Une preuve par neuf ? Plus simplement parce qu'être à neuf revêtait plusieurs avantages qu'il semble utile ici de détailler.

    Au plan choral, il était par exemple primordial que le groupe puisse continuer à s'appuyer sur trois ténors, trois barytons et trois basses. Une organisation que certains ont même prêté à Edith PIAF alors que le 15 février 1946 elle ne faisait pas encore partie du quotidien des jeunes COMPAGNONS DE LA CHANSON. Il faudra attendre le mois suivant, juste après les "retrouvailles" de Jean-Louis et d'Edith à Villeurbanne. Pour notre part, nous estimons que cette disposition serait plutôt à rapprocher d'une formule qui avait déjà été rodée au sein des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE chez Louis LIEBARD. Ne s'agissait-il pas avec cette disposition de parvenir à une sorte d'équilibre vocal ? Quelque chose qui entrait d'ailleurs plus dans les plans du formateur des jeunes Compagnons ! Un objectif que Marc HERRAND se mettra d'ailleurs en tête d'obtenir rapidement en apprenant à chacune des trois composantes au sein du groupe, les parties vocales les concernant. Pour y parvenir, trouver un neuvième élément susceptible de pallier au remplacement du ténor Paul CATRIN qui avait préféré rester fidèle à Louis LIEBARD n'a cependant pas été facile pour les huit dissidents de l'équipe première des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE. Le Parisien Jean DRIANT sera le premier à la fin février 1946 à faire acte de candidature avant que Paul BUISSONNEAU soit retenu par Jean-Louis JAUBERT et Marc HERRAND en juillet, juste au moment de l'enregistrement des Trois cloches dans un hangar désaffecté du XIIIème arrondissement de Paris.

    Héritage de ce qui se pratiquait également chez LIEBARD et repris là encore par les COMPAGNONS DE LA CHANSON, les conseils d'équipe. Ces conseils à neuf avaient un autre avantage. Au plan décisionnaire, être neuf présentait effectivement l'avantage de pouvoir dégager en conseil d'équipe une courte majorité avec l'émergence d'une cinquième voix de majorité lors de scrutins décisionnaires pour le moins serrés. Soit pour l'adoption d'une mesure ou d'un titre, soit contre. Et comme l'a souvent répété avec humour Jean-Louis JAUBERT, il était rare que nous nous trompions à neuf simultanément et en même temps ! 

    Cette organisation du 3 X 3 disparaîtra après le décès de Guy BOURGUIGNON en décembre 1969 et les COMPAGNONS DE LA CHANSON qui n'avaient pas voulu remplacer leur ami en ressentiront les effets. Non seulement lors de leurs représentations où la plupart des sketches demanderont une redistribution des rôles, mais également lors des prises de décision nécessitant désormais une majorité de 5 voix sur 8 ! Il semble bien que ce soit à compter de ce moment-là qu'ont émergé chez les COMPAGNONS : ceux de devant (Fred et René MELLA, Jean-Pierre CALVET et GASTON) et ceux de derrière (Jean-Louis JAUBERT, Gérard SABBAT, Hubert LANCELOT et Jo FRACHON). 

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  • Commentaires

    1
    Janine Heitz
    Dimanche 19 Avril 2015 à 09:06

    Je me suis intéressée aux débuts des Compagnons, avec l'arrivée d'internet et surtout grâce à vous tous, les amis des Compagnons !! Je vous en suis très reconnaissante. Merci.

    2
    Dimanche 19 Avril 2015 à 09:34

    Merci pour les encouragements Janine !

    3
    corailler
    Dimanche 19 Avril 2015 à 10:26

    Merci pour tout ces articles sur les Compagnons  ♥

    4
    Dimanche 19 Avril 2015 à 11:28

    Bonjour Michel,

    Content de vous voir ici. Hier, si vous l'avez vu, j'ai singulièrement avancé dans une recherche sur LES TROIS CLOCHES. Avec le guichet du savoir à la Bibliothèque de lyon avec laquelle on a pas mal échangé. J'avais l'impression d'être assis dans le cabaret de Gilles Jean Villard à Lausanne et d'entendre cette fabuleuse chanson telle qu'elle était au départ. Avant que Marc Herrand en fasse le bijou qu'elle est devenue. Bon dimanche !

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