• 1946... Kiffer contre Engel et Popineau1946... Kiffer contre Engel et Popineau

     

    Au moment même où tintaient pour les COMPAGNONS DE LA CHANSON des cloches synonymes de prospérité, on oublierait presque qu'une lutte a opposé deux affichistes à propos d'une affiche dont on a beaucoup parlé en 1946 et 47 ! Et pour cause puisqu'elle opposait un affichiste renommé Charles KIFFER (affiche de gauche), à un second affichiste, Michel ENGEL (affiche de droite) ! Véritable prince de la caricature artistique et bien en cour au sein de la tribu PIAF pour avoir noué des liens d'amitié avec un certain Raymond ASSO, KIFFER avait déjà pour lui une certaine renommée. Alors que la seule chose que l'on savait à propos de son concurrent Michel ENGEL, c'est que ce dernier était un ami du grand Jo FRACHON. Un homme plus discret que le premier qui, quelques années plus tard, choisira de faire davantage parler de lui, en épousant la chanteuse Virginia VEE, la cadette des trois PETER SISTER (ci-dessous). Trois chanteuses noires dont on parlait beaucoup dans les années cinquante à cause, c'est vrai aussi, du tour de taille imposant de deux des demoiselles !

    1946... Kiffer contre Engel et PopineauCe qui surprend quand on observe ces deux créations, c'est qu'elles partent toutes les deux d'un concept identique puisqu'elles ont été bâties sur une portée musicale. Celle de KIFFER ne comportant pas, c'est vrai, de clé de sol. Au point que les spécialistes et les chroniqueurs spécialisés se sont tout naturellement posés la question de savoir qui était celle qui avait précédé l'autre. Dans son autobiographie, Mes maîtres enchanteurs, Fred MELLA précise que l'affiche de Michel ENGEL avait été proposée aux COMPAGNONS DE LA CHANSON au retour d'une tournée en Suisse que l'on situe au printemps 1947 tout en évoquant la présence de têtes transformées en notes de musique sur une portée. Ce qui ajoute à la difficulté car si l'une des deux affiches reprend des notes de musique sur une portée c'est bien celle de KIFFER et non celle de Michel ENGEL...

    Y en aurait-il un qui se serait inspiré des travaux de l'autre ?  


    votre commentaire
  • Henri Contet... Une autre grande figure de la Chanson française !

    undefinedHenri CONTET est né dans le Morvan à Anost (Saône et Loire), le 8 mai 1904. Toute sa vie il est resté attaché à ses racines. Après avoir voulu s'orienter vers le domaine de l'électricité, devenu ingénieur diplômé, il s'est très vite aperçu qu'il avait fait fausse route. Journaliste à Paris-Midi sous le haut commandement de Madame AULBRANNE qui avait un léger penchant pour son éditorialiste, il sera en charge des rubriques spectacle. Tout en poursuivant sa tâche, il est devenu à ce moment-là, parallèlement, critique de film. C’est lors d'un célèbre : « Montmartre-sur-Seine », en 1941, alors qu’il avait rencontré Edith PIAF l'année précédente, qu'il sera amené à travailler avec elle, Henri CONTET devenant son chargé de presse. Ce sera, dès lors, le début d'une complicité empreinte de tendresse qui durera toute la vie de PIAF après qu'Yves MONTAND lui a succédé dans son coeur. Une complicité qui s'accroîtra encore à l'automne 1942 avec C'était une histoire d'amour, une chanson qui deviendra un grand succès. Et dont les COMPAGNONS DE LA CHANSON emprunteront la conclusion pour clore eux-mêmes leur Grande Dame bien plus tard.

    Dans l'extrait vidéo ci-dessus réalisé pour le Hall de la Chanson française, Gérard DAVOUST évoque la personnalité d'Henri CONTET et de quelle façon a vu le jour l'un des succès d'Edith PIAF : le célèbre Padam, padam (1952). L'ancien critique et ingénieur morvandiau écrira aussi pour elle : Bravo pour le clown (1953), T'es beau tu sais (1958) et bien d'autres titres moins connus. Ils seront d'ailleurs plusieurs à interpréter des chansons écrites par Henri CONTET : Simone LANGLOIS, la doyenne des artistes de music-hall Léo MARJANE une accorte centenaire, Les soeurs ETIENNE, Lucienne DELYLE, André CLAVEAU, Jacqueline FRANCOIS pour laquelle il écrira Mademoiselle de Paris, Georges GUETARY, Yves MONTAND, PATRICE & MARIO, Georgette LEMAIRE... et, bien entendu, les COMPAGNONS DE LA CHANSON. Comme il le raconte dans l'ouvrage* que nous avons publié en 2014, c'est à l'occasion d'une chanson écrite pour Yvette GIRAUD que Marc HERRAND se liera d'amitié avec Henri CONTET et son épouse Charlotte DAUVIA et qu'ils se retrouveront souvent ensemble autour d'une table.

    Le temps d'une larme,
    Le temps d'un sourire,
    Le temps les efface,
    Mais toi tu es là
    Et c'est moi qui regarde...
    Chacun a encore en tête les paroles du Bleu de l'été écrites pour les COMPAGNONS DE LA CHANSON avec Dimitri TIOMKIN et WEBSTER, sur une musique tirée du film Alamo. Il a également signé la fameuse chanson chantée par John WILLIAM : Si toi aussi tu m'abandonnes tirée du film : Le train sifflera trois fois. Privé de l'aide de ses muses après leur décès, il deviendra producteur à la radio en charge de la célèbre émission internationale Variétés de Paris puis, enfin, en 1970, il sera élu Président de la SACEM.
     

    Il disparaîtra en 1998 après en avoir été administrateur et vice-président. Henri CONTET, grand serviteur de la Chanson française, a laissé derrière lui une quantité impressionnante de succès dont certaines font partie du patrimoine.

     

    * Marc Herrand, un inoubliable grand Monsieur de la Chanson française, Louis PETRIAC, 22 €

      


    votre commentaire
  • Voilà une chanson des COMPAGNONS DE LA CHANSON qui pourrait illustrer formidablement bien un dossier comme celui de l'implantation de cet aéroport de Notre-Dame-des-Landes que l'on veut imposer à une population. Elle est due au duo Gérard BOURGEOIS - Jean-Pierre CALVET qui a su exploiter ce thème de la désertification rurale.

    L'habillage qu'en a fait notre ami Bruno MALLET est à louer avec des images fortes accompagnant un texte fort. C'est grâce à Ma terre qu'Annie se rapprochera de Jean-Pierre CALVET redevenu célibataire à la fin des années soixante et qu'il finira son existence à ses côtés. Alors qu'il souffrira à compter de 1984 d'une polynévrite qui le handicapera et qui le contraindra à quitter les COMPAGNONS au printemps. Sans pouvoir achever avec eux leur tournée d'adieu.


    votre commentaire
  • 1.2article j.broussolle-décès28.04.84 (1)

     

    22 mars 1984... Nous apprenions la disparition de Jean Personne n'a oublié, et d'ailleurs comment pourrait-on oublier notre ami Jean BROUSSOLLE et ce triste mois de mars de l'année 1984 ? Comment pourrait-on oublier l'un de ceux qui nous a enchantés autant de temps par ses trouvailles, multiples, et un art consommé de la drôlerie ? Pour avoir su magnifier des compositions avec, certes, la complicité de Jean-Pierre CALVET en arrangeant des airs qui n'auraient pas eu la moindre chance de produire autant d'effet ? Comment pourrait-on oublier son humour, lui qui s'insurgeait parfois contre les longs déplacements en avion trouvant qu'il s'agissait là, avec drôlerie, de "vols manifestes". Ce qui amusait énormément Fred MELLA ?

    Oui, en cette affreuse journée de 1984 d'un début de printemps féroce, nous apprenions la disparition d'un être cher, que l'article retrouvé, publié ci-dessous, nous rappelle tristement. A un moment où, en pleine tournée d'adieu, les COMPAGNONS DE LA CHANSON venaient juste de remplacer un Jean-Pierre CALVET malade par Paul MERY.

    Non Jean, nous n'avons pas oublié cet Alors raconte décliné au piano lors de tes retrouvailles avec les COMPAGNONS ni ce poète qui pleurait, une de tes nombreuses réussites que l'on continue à redemander encore et encore ! Même si on aurait aimé que tu nous en racontes davantage encore avant de te sauver aussi brusquement ! Un ancien COMPAGNON DE LA CHANSON racontant ce qu'il avait vécu, et de la même trempe que ce Compagnon en tournée vu par toi-même, ça n'aurait pas manqué de trempe et nous sommes sûrs qu'Hubert aurait apprécié ce coup de main !

    Jean, tes chevaux et les tiens ainsi que toute la Camargue étaient orphelins ce triste matin-là et pas qu'eux car, toi le Jean, nous on t'aimait bien tu sais !

    Louis PETRIAC



    6 commentaires
  • Baptiste Mella, le patriarche...Il était une fois... Une famille où le bel canto et la musique avaient toute leur place ! Comme dans beaucoup d'autres familles venues d'Italie où chanter faisait partie du quotidien, chez les MELLA, venus du Piémont, cette passion-là aura généré beaucoup de choses. Et beaucoup de passion. Peut-être aussi parce qu'il fallait se redonner de temps à autre "du cœur au ventre" pour aller au travail et que le chant et la musique le permettaient... Baptiste MELLA (en photo ci-contre), bâtisseur dans l'âme et maçon de son état n'était du reste pas le dernier à aller au labeur en accompagnant son périple d'un accord ou deux de mandoline, un instrument qu'il s'était promis de dompter. En entonnant sur le trajet pédestre quotidien le menant vers l'usine un air d'opéra ou en poussant, comme on dit, la chanson. La grande, la toute belle, celle dont se réclament justement les chanteurs à voix. Comme l'évoque, avec des termes choisis, GASTON dans son Gaston raconte les Compagnons, "les hommes heureux dispensent du bonheur le plus naturellement du monde"

    C'est donc au sein d'une famille où on avait toujours chanté que sont venus au monde deux de nos COMPAGNONS DE LA CHANSON : René et... Fred MELLA ! Aux côtés d'un premier garçon, l'aîné Jean. Fred a, très vite, a réussi le tour de force de remplacer le ténor titulaire des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE, un certain Jean VERLINE dès septembre 1943. Et quand il s'est agi, en février 1946, d'aider à la formation de la société coopérative ouvrière de production des COMPAGNONS DE LA CHANSON, Baptiste n'a pas été le dernier à mettre la main aux quelques billets qu'il avait épargnés pour aider au montage de la jeune formation de son Alfredo de fils. Et quelque temps avant pour le pousser à gagner Lyon afin d'y prendre des cours de chant. Deux cent mille francs qu'il lui avait fallu économiser, sou par sou, afin qu'un jour... Très peu de chroniqueurs sont revenus sur ce geste et sur la confiance que Baptiste MELLA avait placée en ses trois fils ! Trois car Jean, l'aîné des trois garçons a, lui aussi, pris sa part dans cette réussite. Pour avoir pu continuer à faire tourner l'entreprise de maçonnerie familiale en septembre 1950, lors du départ du cadet René qui en était alors l'un des artisans.

    Son fils René, lors d'une conférence-débat organisée à Uzès en 2006 par son ami Jean-Louis JOSSERAND, avait bien voulu rapporter une anecdote. Il avait raconté au nombreux public comment son père, auquel il avait été demandé un jour de bien vouloir diriger la fanfare municipale d'Annonay, avait dû se jucher sur un tabouret, à cause de sa petite taille. "Nous écoutions à la maison la radio italienne et, tous les mercredis, avait précisé René, nous étions devenus des inconditionnels de l'émission proposée !" 

     


    votre commentaire
  • Jean Broussolle et Jean-Pierre Calvet, le duo magique

     

    Jean Broussolle et Jean-Pierre Calvet, le duo magiqueVoici aujourd'hui quasiment trente-deux ans disparaissait notre Tourlourou de charme Jean BROUSSOLLE ! Avec Jean-Pierre CALVET et à eux deux, ils auront marqué pendant une quinzaine d’années exceptionnelles la créativité d’un groupe promis, rapidement, à une consécration internationale. Car la liste des succès conçus pour les COMPAGNONS DE LA CHANSON par les deux hommes, ensemble ou séparément, est en effet longue tant le talent de Jean-Pierre CALVET, et sa complicité avec Jean BROUSSOLLE, auront éclaté tout au long de ces années fastes où la Chanson Populaire française avait trouvé avec ces Compagnons une justesse de ton qui était à l’époque reconnue. Même par les plus jeunes et ce malgré une déferlante de la vague yéyé ! A un point tel que Fred MELLA reconnaissait en 2006 lors de la sortie de ses Maîtres enchanteurs que " les deux hommes auraient pu aller à la SACEM chercher leurs droits d’auteur avec une brouette ! "  

    Licencié-es-lettres et auteur d’un pamphlet détonant*, excellent musicien et capable de jouer de plusieurs instruments, Jean BROUSSOLLE, que le célèbre entraîneur de football des années soixante Albert BATTEUX avait comparé à un joueur apte, aussi bien à défendre qu’à attaquer, intercepter ou marquer des buts, restera celui qui, avec Jean-Pierre CALVET, aura donné un nouvel élan aux COMPAGNONS DE LA CHANSON. Dès l’arrivée de ce dernier en 1956, au sortir d’une période a capella surtout marquée par les premiers arrangements prodigieux de Marc Herrand.  

    Jean-Pierre CALVET, qui restera pour beaucoup d’admirateurs des Compagnons " Le petit marchand de bonheur " après avoir écrit une mélodie dont chacun se souvient encore est né musicien. Celui dont on disait souvent qu’il était un garçon adorable, et qui trouvait, l’air espiègle, que la plus belle invention de l’homme, était… la femme, aurait pu, lui aussi, entreprendre une carrière de chanteur. Si du moins il n’avait pas été pressenti à l’automne 1956 pour remplacer Le p’tit Rouquin Jean ALBERT. Avec, il faut le souligner ici, la bénédiction d’Edith PIAF qui le trouvait parfaitement dans la note.

    Si vous étiez intéressés par cet ouvrage préfacé par Fred MELLA et accompagné d'un clin d'oeil de son frère René, il vaudrait mieux le réserver dès maintenant car nous ne disposerons pas d'un stock important. Il sera proposé jusqu'à cet été à 24 € c. 26 avec des frais de port limités à 6 € c. 7. Si vous demeurez à l'étranger, ce port sera bien entendu un peu plus élevé et nous vous le communiquerons si vous nous en faites la demande. 

     

    * Le Compagnon en tournée par lui-même, Jean Broussolle

     


    4 commentaires
  • Un média belge interviewait Fred Mella au début des années 60...Il est toujours intéressant de relire ce qui a été publié. A plus forte raison en 1964, à un moment où les COMPAGNONS DE LA CHANSON et Fred MELLA jouissaient d'une cote de faveur au plus haut auprès du public. Et où l'ensemble se préparait à partir en tournée en Russie.

    Q. Est-ce que c'est encombrant la famille lorsqu'il faut partir en tournée ?

    F.M : Pas du tout, les enfants bien sûr sont pensionnaires. Mais ils rentrent régulièrement à la maison. Nos femmes ne nous accompagnent que pour les grands voyages. Comme ce sera le cas pour la Russie dans un mois...

    Q. Vous partez là-bas ?

    F.M : Oui, pour trois semaines. Après, ce sera une nouvelle tournée en Israël, puis en octobre 1965, un nouveau voyage aux U.S.A. Des projets, toujours des projets...

    Q. Vous ne pensez donc jamais que vous pourriez vous arrêter ?

    F.M : en se précipitant vers la porte avec un éclat de rire. Aïe, je touche du bois ! Pourquoi voulez-vous que nous nous arrêtions ? Le spectacle vous a ennuyé ? Non ? Alors... Tant que le public nous "supporte" aussi bien, tant que nous avons l'impression de lui apporter quelque chose, pourquoi mettre les pouces ? 

    Q. S'il le fallait pourtant, vous feriez quoi ?

    F.M : Je resterais dans la musique. Soit dans l'industrie du disque : édition, enregistrement, etc. Soit en continuant à chanter tout seul.

    Q. Cela vous a déjà tenté ?

    F.M : On m'a déjà tenté souvent. On m'a offert de bons contrats pour me lancer en solitaire.

    Q. Et c'est non ?

    F.M : C'est non... La vie avec les COMPAGNONS, ça a quelque chose de merveilleux. Et puis j'arrive aussi bien à m'exprimer, là, avec l'équipe.

    Q. Vous êtes avec les Compagnons... Depuis ?

    F.M : Depuis toujours... En 1941, j'étais dans une chorale au sud de la ligne de démarcation... Avec Bourguignon, Lancelot et Jean-Louis Jaubert, nous faisions partie de l'équipe d'expression des jeunes qui étaient passés en zone libre. Nous chantions des refrains folkloriques. Sabbat et Frachon ont fait partie du groupe presque aussitôt. Nous avons commencé à chanter à neuf dès le début. A ce moment-là il y avait en plus Jean Albert qui est parti voler de ses propres ailes, Marc Herrand qui nous a quittés pour épouser Yvette Giraud et Buissonneau qui s'est marié pendant une tournée au Canada et qui y est resté...

    Q. Vous avez quand même voulu rester neuf ?

    F.M : Oui et nous avons remplacé les partants. Aujourd'hui, le petit dernier, c'est Jean-Pierre Calvet. Il n'est là que depuis 8 ans. Jean Broussolle nous avait rejoints en 1951 et en 1951 c'est mon frère que j'avais débauché. 

    Q. Il a quitté son métier pour vous suivre ?

    F.M : Oui, il était peintre en bâtiment dans l'entreprise familiale. Il est passé de l'échelle aux planches...

    Q. Est-ce que les autres Compagnons sont des enfants de la balle ?

    F.M : Pas plus que nous, non. Sabbat est fils de gendarme, le père de Bourguignon était directeur de banque, celui de Lancelot soyeux à Lyon. La plus haute origine, c'est celle de Jo Frachon ! Il descend de la famille Montgolfgier.

    Q. Le tournant décisif de votre carrière ?

    F.M : Il s'appelle Edith Piaf, bien sûr. Elle a cru en nous, tout de suite. Nous avons été présentés à Paris en 1943. Presque aussitôt Edith nous a remarqués. Nous avons été à l'affiche avec elle pour la première fois en 1946. Quelques mois après, nous chantions ensemble : c'était le grand départ. Depuis, de pays en pays, de gala en tournée, ça continue...

    Q. Toujours aussi bien, malgré les "yéyé" ?

    F.M : Ca n'a rien de contradictoire. Les jeunes peuvent aussi bien nous trouver "bons" et danser en même temps sur des rythmes plus "nouvelle vague".

    Q. Vous choisissez votre répertoire ensemble ?

    F.M : Oui. Un beau matin, quelqu'un lance l'idée d'une chanson. On discute. On essaie d'harmoniser et puis on se décide à chanter. Souvent d'ailleurs, nous chantons des chansons écrites pour nous. Broussolle et Calvet en ont plus d'une sur la conscience !

    Q. Et pour la mise en scène ?

    F.M : Ensemble toujours. Nous mettons nos suggestions en vrac. On tâtonne, on rejette. Ca dure quelquefois des mois avant d'être bien au point. 

    Q. Votre plus beau souvenir ?

    F.M : Ma plus grande émotion ? Avec Edith, bien sûr. La dernière fois que nous avons chanté avec elle, c'était à Nice, en 1962. Elle était dans la salle, nous sur scène. Les gens l'ont reconnue. Ils l'ont portée en triomphe jusqu'à nous et ils ont réclamé Les trois cloches ! Il y avait bien longtemps que nous n'avions plus chanté avec Edith. Et nous nous étions promis de ne jamais interpréter Les trois cloches l'un sans l'autre. Impossible de se souvenir des paroles ! Edith et moi, nous sommes partis répéter dans un coin de la scène pour essayer de retrouver le texte... Ca a été un triomphe. Et pourtant, elle était déjà malade. 

    En sortant dans la rue, il pense encore à Edith Piaf. Au bord du trottoir, une dame âgée l'arrête. Elle le reconnaît. Elle lui demande une photo. Mella n'en n'a pas sur lui. Elle a l'air désolée sous son vieux châle gris noir. Elle continue à le regarder sans rien dire.

    Votre prénom, c'est comment, demande-t-il. Jeanne lui répond-elle. Je vous demande une petite seconde, je reviens.

    Il est entré dans le théâtre où il a bousculé un peu tout le monde. Il a ouvert ses dossiers déjà fermés et est revenu avec la photo. Un geste tout simple. Mais cette gentillesse-là, spontanée, gratuite, c'est tout le secret des Compagnons de la Chanson.

     

     


    3 commentaires
  • Fred Mella, une préface qui compte...Alors que nous étions sur le point de recueillir la préface de son frère René, Christian FOUINAT a eu la joie d'avoir Fred MELLA au téléphone, que notre travail sur Jean-Pierre CALVET et Jean BROUSSOLLE a intéressé. Le jour même où il fêtait, chez lui à Goupillières, ses 92 ans au milieu de tous les siens.

    Ces quelques lignes de préface d'ouvrage qu'il nous a gentiment proposées et que nous venons de recevoir ce matin au courrier paraîtront dans Le Duo magique. Vous le verrez quand vous les lirez, un très beau texte émaillé d'anecdotes et de souvenirs qui montre que "notre voix d'or" se félicite de cet hommage rendu à ces deux COMPAGNONS DE LA CHANSON qui auront contribué à faire du groupe un ensemble que l'on ne peut parvenir à oublier, malgré les années.

    Ce n'est pas sans une certaine émotion que nous avons pris connaissance ce matin du pli de Fred qui contribuera à faire de ce nouvel hommage à deux autres COMPAGNONS dont le souvenir est toujours aussi présent en nous, un ouvrage auquel nous avons apporté tout notre coeur.

     

    Christian FOUINAT et Louis PETRIAC   


    4 commentaires
  •  

    1956... C'était une année charnière pour les COMPAGNONS DE LA CHANSON ! Charnière parce qu'ils venaient de refuser une nouvelle tournée américaine Columbia Concerts pour, sans doute, mieux préparer ce spectacle qu'ils projetaient de proposer au public parisien au Théâtre de la Gaîté Lyrique. Et aussi, ne l'oublions pas, un redéploiement sur l'hexagone car ils ne s'étaient guère montré au public français entre 1948 et 1954, date de la première tournée importante Radio Théâtre - Radio Luxembourg ! 

    Hélas, cette opérette qu'était Minnie Moustache, si elle n'a pu trouver un public plus nombreux dès décembre 1956, le doit à des circonstances un peu exceptionnelles. Et en premier lieu à la guerre larvée qui, à l'automne 1956 et autour du canal de Suez récemment nationalisé menaçait d'opposer l'Egypte à une alliance d'Israël, de la France et du Royaume Uni. Et peut-être aussi à un calendrier pas très favorable, leurs amis les FRERES JACQUES proposant eux-mêmes La belle Arabelle, un spectacle au théâtre parisien de la porte Saint-Martin. 


    4 commentaires
  • Comment trouvez-vous ce nouveau site ? Rassurez-nous !

    Comment trouvez-vous ce nouveau site ? Rassurez-nous !Un an après avoir bouleversé vos habitudes, nous aimerions savoir, et c'est légitime, si vous appréciez ce nouveau site consacré aux COMPAGNONS DE LA CHANSON qui vient d'entamer ici depuis le 10 mars dernier, sa dixième année d'existence. NEUF ANS tout de même, c'est quelque chose ! Avec très peu d'absences vous en conviendrez, puisque cet espace ne sera resté en panne d'animation que quelques mois entre le début 2012 et avril 2014 ! Neuf années donc, passées à rechercher pour vous les livrer, des documents et des précisions sur ce qu'aura été cette formidable épopée (fév. 1946 à fév. 1985) vécue par les COMPAGNONS DE LA CHANSON précédée par cinq années exceptionnelles de créativité autour des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE et de leur mentor Louis LIEBARD. Cinq années dont vous avez pu découvrir au passage l'existence, surtout si vous appartenez à la dernière génération d'admirateurs de l'ensemble ! Avec plein, plein de précisions sur ce qu'étaient les COMPAGNONS DE FRANCE, la structure de tutelle des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE jusqu'en 1944 ! 

    Comme vous l'avez sans doute vu, chers abonnés ou visiteurs, nous nous sommes efforcés d'adopter un graphisme qui vous permet de mieux voir les quelques extraits vidéo que Youtube comme Dailymotion n'ont pas encore retirés du circuit et depuis deux ans les nombreuses créations d'admirateurs comme celles de notre ami Bruno MALLET. L'ancien site créé chez Over-blog avait en effet tendance à "boudiner" ces extraits et une partie des images se retrouvait parfois mangée ! Même si certains de ces extraits vidéo provenant de l'INA ont conservé une petite définition qu'il ne nous a pas été possible de corriger et donc d'agrandir. La suppression des deux menus de gauche et de droite et leur remplacement par un seul menu à gauche a rendu possible ce nouvel agencement des rubriques qui vous sont proposées. Autre particularité à laquelle nous avons recours le plus souvent possible : les liens. Lorsque, dans le texte, apparaît un caractère de couleur souligné comme ici avec certes une couleur marron un peu plus appuyée, c'est que vous êtes en présence d'un lien Internet. En cliquant sur ce lien d'un clic gauche, à l'aide de votre souris, vous aurez ainsi la possibilité de découvrir un autre document en relation avec celui que vous lisez. Et peut-être de revenir sur une précision qui vous avait échappée lors d'une première lecture de celui-ci.

    Vous n'y avez sûrement pas prêté attention, mais la liste des derniers articles publiés se trouve sur le menu situé sur votre gauche, juste en dessous des premières rubriques : "Présentation du site" et "Vous souhaitez nous joindre". Sans difficulté, vous avez donc la possibilité quand vous prenez connaissance du dernier article d'aller rechercher les articles qui, éventuellement, auraient échappé à votre attention ou dont vous n'avez pu prendre connaissance pendant l'une de vos absences. Les plus curieux auront même la possibilité pour trouver des précisions sur un point qui les intéresse plus particulièrement d'aller dans la rubrique "recherche" pour trouver la liste des articles où il sera question de ce qu'ils recherchent. Vous souhaitez par exemple obtenir une précision sur Fred Mella. Vous entrerez donc dans le cadre où figure une loupe Fred Mella et vous lancerez votre recherche en cliquant en dessous sur Recherchez. Aussitôt apparaîtront la liste des articles où il est question de Fred Mella et en cliquant sur le titre de chacun d'eux, vous aurez la possibilité d'accéder à une donnée. Cet espace recherche précède dans le menu de gauche l'espace "newsletter".

    Mais si nous prenons ainsi la liberté de vous interroger aujourd'hui, c'est aussi parce que vous êtes encore trop peu à avoir suivi cette opération de transfert d'Over-blog vers Eklablog et à vous être réinscrit à notre nouvelle newsletter. Une cinquantaine au lieu d'une centaine ! C'est encore trop peu d'autant que le processus gelé un temps à cause de problèmes d'inscription est à nouveau opérationnel ! Il en est hélas de même de la fréquentation qui avait atteint un plus haut à la fin de l'automne dernier avec un nouveau cap de 1.045 visites enregistrées le 22.12.2014 et qui a du mal depuis à dépasser les 200 visites quotidiennes.

    Nous serions-nous trompés en estimant en décembre 2014 que les COMPAGNONS DE LA CHANSON méritaient un plus joli site que celui qui était le leur depuis mars 2007 ? Ce sera à vous de nous le dire au moment où nous préparons la sortie d'un nouvel ouvrage...

    Louis PETRIAC  


    46 commentaires