• Une grande représentante de la chanson d'après-guerre disparaît...

    Renée Lebas

    Née à Paris le 23 avril 1917 de parents juifs roumains réfugiés en France, Renée LEBAS s'est éteinte le 18 décembre dernier à 92 ans. C'est une autre grande représentante de la Chanson Française d'après-guerre qui disparaît avec elle !
    Artiste d'origine modeste, elle avait emprunté un cheminement artistique difficile, au sein de la Fédération des théâtres ouvriers de France (FTOF). Elle donnait de petits concerts dans les cafés de gauche et les cinémas de quartier et, p
    arallèlement, il lui arrivait d'être dactylo, danseuse, ou journaliste. En 1937, un radio-crochet organisé par Radio-Cité va lui permettre de donner une suite plus enviable à un parcours jusque là difficile. Elle est engagée dans un cabaret de la rue Fontaine, la Conga, et remarquée par Raymond ASSO, le second bienfaiteur de PIAF. Cela lui vaudra d'enregistrer son premier 78 tours en 1939 et de signer un contrat avec Pathé en mai 1940.
    Hélas, un mois plus tard, l'occupation nazie lui complique singulièrement les choses. Juive, elle ne peut plus y chanter. Réfugiée en zone libre, à Nice, elle rencontre des compositeurs d'importance, également passés au sud dont le pianiste Michel EMER, et Paul MISARKI qui lui propose de créer Insensiblement. En juillet 1942, sa soeur cadette et son père sont pris dans la rafle du Vel'd'hiv' et déportés. Elle abordera un peu plus tard la Shoah dans une chanson d'Eddie MARNAY et d'Emil STERN, La Fontaine endormie.
    A la Libération, elle est la première à enregistrer un disque dans des studios parisiens, se produisant à l'ABC et au Théâtre de l'Etoile. Ensuite, on la retrouve à l'Européen, à L'Alhambra et à Bobino, entourée de musiciens exceptionnels. Parlant de l'incidence étrangère dans la culture et de son appoint, elle voulait "Faire rentrer ce folklore dans la chanson française", ce qui n'était pas pour elle incompatible avec l'envie d'enregistrer d'autres spécificités. Renée LEBAS sera la première, en 1948, à enregistrer une chanson de Léo FERRE. Elle a beaucoup chanté le jeune AZNAVOUR (Au creux de mon épaule, Sa jeunesse), a créé La Mer de TRENET, chanté Garde l'espérance. En 1963, se trouvant "trop vieille pour chanter des chansons d'amour", elle mettra un terme à sa carrière, se consacrant à la promotion d'artistes, dont REGINE ou Serge LAMA, puis à l'importation de dessins animés créés en Europe de l'Est.

    « Je reviens chez nous (vidéo)...Jacques, le parolier de toutes les époques ! »

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