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1946... c'est loin tout ça et pourtant !...
1946... A coup sûr, nous ne sommes plus beaucoup à nous souvenir de ce qui s'était passé cette année-là et donc, encore moins, des chansons qu'on chantait facilement d'un trottoir à l'autre. Et pourtant, pourtant, l'époque était belle ! Notre pays, au lieu de s'enfoncer comme aujourd'hui, renaissait. Après cinq longues années ponctuées d'oppression et de terreur nazie, il donnait même le sentiment de redécouvrir ce qu'était l'espoir. Certes, et il ne faut rien nier, il était aussi parfois difficile de se loger, mais on trouvait encore du travail, et une raison de s'en sortir pour les plus jeunes en ces premières années de baby-boom.
Rappelons-nous ô glorieux aînés qui êtes encore parmi nous !... Pendant qu'Yves MONTAND chantait Les feuilles mortes de PREVERT et de KOSMA* (vidéo ci-dessus), qu'Yvette GIRAUD perçait et devenait une inoubliable Mademoiselle Hortensia, l'orchestre de Jacques HELIAN s'illustrait avec Le régiment des mandolines tirée d'une opérette : Mam'zelle printemps. Un nouveau succès radiophonique pour l'ancien de la bande de Ray VENTURA. Pour ce Régiment des mandolines, Jo CHARRIER et Henri BETTI s'étaient partagés le travail en créant une composition sans prétention, aux paroles divertissantes, proposée dans cette période d'après-guerre et de privations avec un but, celui de changer les idées des auditeurs. Et, l'aurait-on oublié, un ensemble était sur le point de gagner toutes les faveurs du public, celui formé par des jeunes gens venus de Lyon : LES COMPAGNONS DE LA CHANSON. Aidés par Edith PIAF, qui leur avait proposé de l'accompagner durant une tournée en Alsace au mois d'avril, c'est cette année-là qu'est né leur premier mégatube : Les trois cloches. Il faut dire qu'en ces années de disette musicale, on repérait vite les nouveaux talents et, force est de constater que les réussites étaient encore peu nombreuses. De l'avis de certains observateurs, on était même en pleine léthargie musicale depuis la fin des années trente.
C'est d'ailleurs ce qui rend aujourd'hui cette période aussi captivante et c'est peut-être aussi pourquoi le public avait réservé un tel accueil à ces jeunes gens dont la quasi majorité les avait enthousiasmés l'année précédente alors qu'ils étaient encore COMPAGNONS DE LA MUSIQUE et qu'ils logeaient à Ville-d'Avray ! Dans l'un de ses articles, le chroniqueur musical Serge VEBER qui, pourtant, ne les trouvait pas beaux - eh oui mesdames ! -, n'était pas parvenu à doucher l'enthousiasme de beaucoup de ceux qui avaient assisté à cette éclosion sur certaines scènes parisiennes comme l'ABC, les Folies Belleville ou Bobino. "Avec quelle joie, avait-il écrit, nous saluons la naissance d'un nouveau numéro de premier ordre au firmament du music-hall français ! Dès le premier soir à l'ABC ils avaient soulevé des bravos unanimes d'une salle heureuse de consacrer le talent de dix garçons anonymes qui s'imposait joyeusement !".
Capables de passer en un tour de main de la chanson animée à la déclinaison d'un succès comme Les trois cloches, ce qui est sûr c'est que ces COMPAGNONS new look version PIAF avaient trouvé leur voie ! Et une voix royale avec le timbre de Fred MELLA.
* Tout d'abord tirée d'un film de Marcel CARNE : Les portes de la nuit.
« Une séance d'enregistrement des Compagnons...Trois petits tours et s'en iront... une bien belle émission ! »
Tags : annee, pourtant, premier, jeunes, avaient, 1946, trois cloches
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Commentaires
2FrancisLundi 4 Avril 2016 à 17:02Moi, je débutais mes études secondaires (les humanités comme on dit en Belgique) et je faisais déjà partie de la chorale du collège dont le chef de choeur était un fan des Compagnons. C'est dire si l'article ci dessus évoque chez moi une foule de souvenirs bien marqués. C'est de cette époque que date ma passion pour les Compagnons.
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ça devait être une belle époque, mais j'était beaucoup trop jeune pour avoir le moindre souvenir, aujourd'hui, c'est loin d'être la joie !