• Guy, le séducteur

    On le sait après avoir lu les multiples ouvrages consacrés aux COMPAGNONS DE LA CHANSON et à Edith PIAF, Guy BOURGUIGNON avait croisé les yeux verts de Ginou RICHER sur les Champs-Elysées à Paris avant d'oser la lui présenter... Guy, né à Tulle en Corrèze le 27 juillet 1920, troisième basse des Compagnons auquel on prêtait de nombreuses conquêtes était pourtant tout sauf un séducteur ! Même si on avait tendance à le prendre pour un don Juan car il ne laissait pas la gent féminine indifférente et il appréciait le jupon...

    Distrait, brillant, parfois gaffeur, sachant parler la langue de Shakespeare comme personne (un véritable éclat de rire s'il faut en croire ses partenaires), il était doté d'un certain sens artistique. Très entier, sans concession, ses coups de gueule avec Paul BUISSONNEAU et le Chef LIEBARD ont contribué à sa réputation. Il disait haïr la bêtise et l'hypocrisie...

    Il prendra très vite en charge tous les aspects de la mise en scène du groupe où chacun savait ce qu'il avait à faire. Egalement caméraman de talent et décorateur, ce fils de banquier ami d'enfance d'Eric ROHMER à Tulle aurait pu faire carrière dans le cinéma et y réaliser des films, mais ce sera finalement au sein des COMPAGNONS DE LA CHANSON qu'il trouvera sa voie après avoir croisé Jean-Louis JAUBERT au hasard d'un chantier de jeunesse en 1941 : Jeunesse et Montagne. Il reste à propos de ses aptitudes cinémato-graphiques un film consacré aux tournées entreprises par le groupe à travers le monde et illustré par un commentaire de Françoise DORIN : « Quarante mille kilomètres avec les Compagnons de la Chanson » qui a connu les honneurs de la télévision* et où Guy a eu l'occasion de montrer toute l'étendue de ses compétences et quelques autres piges moins connues. Comme celle menée aux côtés du réalisateur Marcel CAMUS dans Orfeu Negro. Ou comme sa collaboration avec l'équipe d'une célèbre émission de la télé d'avant : Voyage sans passeport. Une émission où seront diffusés plusieurs films réalisés par Guy au Brésil en 1958. Pour la petite histoire, on n'oubliera pas qu'il est également l'un des créateurs du bulletin "Positions" qui, en 1946, traçait la voie à emprunter...  Juste avant le départ des Compagnons pour leur première tournée aux Etats-Unis ! Une publication dont on peut regretter qu'il n'y ait eu aucune suite. A coup sûr l'homme était un créatif et ses vues s'opposaient parfois aux thèses défendues par Edith PIAF ! 

    Comme le souligne Jean BOUSSOLLE dans un hommage paru peu après sa disparition, Guy aimait à être le premier partout. Le premier à monter dans un avion pour s'y installer, le premier à être démaquillé et à partir... Quelquefois présenté comme rêvant d'évasion, celui que Jean-Louis JAUBERT avait surnommé affectueusement "Dents de lapin" était, semble-t-il, attiré par le Moyen-Orient. Il n'aura hélas pas l'occasion d'approfondir le sujet. 

    Excellent musicien, capable d'être aussi bien à la batterie lors d'un Temps des étudiants de l'ami Jean BROUSSOLLE qu'un virtuose des castagnettes dans La Costa Brava, voire encore au tambour dans Les Ecossais, ou à la contrebasse comme dans Les Perruques, sa voix basse de choriste accompli a, de l'avis de certains observateurs, indiscutablement manqué à ses partenaires après sa disparition en décembre 1969. Il repose à Tourette-sur-Loup.

     

    * Cinq colonnes à le une

    Guy, le séducteur

    (Doc publié dans GUY BOURGUIGNON, le COMPAGNON DE LA CHANSON PERIGOURDIN de Louis PETRIAC) 

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