• Hubert, du théâtre aux Compagnons...

    Hubert, du théâtre aux Compagnons...

    Hubert, du théâtre aux Compagnons...En repassant en revue ce qu’ont été les premiers coups de cœur de ce Gone bon teint né le 11 septembre 1923 à La Croix Rousse dans la région lyonnaise, on aurait presque oublié dans quelles conditions Hubert LANCELOT avait choisi à l’automne 1942 de rejoindre les premiers COMPAGNONS DE LA MUSIQUE de Louis LIEBARD… Juste après Jean-Louis JAUBERT, Marc HERRAND et le P’tit Rouquin Jean ALBERT. Et juste avant Guy BOURGUIGNON, Fred MELLA, Jo FRACHON et l’autre Lyonnais de l’ensemble Gérard SABBAT.

    Recommandé à LIEBARD par son assistant, le moniteur de chant Jean VERLINE, c’est aussi pour se soustraire au Service du travail Obligatoire (le STO) que celui qui s’appelle encore Henri LANCELOT va changer de nom en ces temps de guerre. Associé à un patronyme d’emprunt, celui de LAUNAY, il n’imagine sans doute pas encore que ce prénom d’Hubert lui restera. Sans doute valait-il mieux se montrer précautionneux en cette fin d’année 1942, les Nazis ayant choisi d’occuper la métropole lyonnaise et de mettre un terme à ce qu’on appelait alors la zone Nono (non occupée), un endroit où chacun se devait d’observer la plus extrême prudence. D’autant qu’à quelques centaines de mètres de la Villa du Point du Jour, s’étaient installés les sbires du tortionnaire SS Klaus BARBIE et du milicien Paul TOUVIER et que les jeunes élèves de LIEBARD comptaient parmi eux quelques jeunes gens qui étaient Juifs ! Fils d’entrepreneur, celui qui est par la suite devenu le Hubert de la bande avait d’autres qualités… Il mêlait par exemple à l’ensemble de ses autres compétences un certain talent culinaire qu’il tenait de ses origines lyonnaises. Cela pour le plus grand plaisir de ses autres partenaires et de leur future maisonnée héroïque de la rue de l'Université dans le VIIème arrondissement parisien. Ce qui n’empêchait pas cet ancien chef scout de la colline de Fourvières, que le théâtre avait tout d’abord failli ravir à la chanson populaire, de commettre un certain nombre de maladresses et de passer parfois pour un "rêveur". Un rêveur auquel il arrivait d’être d’une maladresse touchante, ce qui le rendait encore plus sympathique aux yeux de ceux qui aimaient les COMPAGNONS DE LA CHANSON. Personne de ceux qui ont eu la chance d’assister aux adieux des Compagnons à l’Olympia en 1983 n’ont oublié ce qui a longtemps passé pour être un gag en pleine représentation. Avec la couture de ce pantalon qui avait lâché et qui avait obligé Hubert à changer de vêtement sous les rires de ses partenaires. Jeune premier de la troupe, souvent timide et emprunté, cet éternel maladroit n’en conservait pas moins les faveurs de la gent féminine et si, très vite, il a trouvé à se marier, c'est aussi parce que Mireille COUTELEN, la Mimi des Compagnons, l’une des premières "Compagnonnes" des débuts, avait joint sa jolie voix à toutes les autres et qu’elle avait choisi, malgré les premières mises en garde de LIEBARD en février 1946, de rester avec Hubert et de suivre ceux qui deviendront les COMPAGNONS DE LA CHANSON.

    Doté d’une voix de baryton et d’un très joli timbre vocal, Hubert aurait même tout à fait pu faire autre chose au sein d'une chorale. Du moins, s’il avait davantage travaillé ses aptitudes vocales. D’autant que lorsqu’il est arrivé chez les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE, à l’automne 1942, ceux-ci n’avaient pas encore de soliste attitré. Fred MELLA était encore instituteur à Annonay, en Ardèche, et Jean VERLINE, s’il faisait parfois office de soliste, n’en n’était pas le pivot que le jeune Alfredo MELLA dit Fred deviendra dès son arrivée. A plus forte raison après l’emprisonnement aux Baumettes de Jean VERLINE jusqu’à la fin 1943. 

    Le destin finira par faire de lui un excellent bras droit et, entre deux parties de tennis, un redoutable joueur de cartes auquel on doit aussi en qualité d’historiographe et de chroniqueur un Nous les Compagnons de la Chanson publié en 1989 chez Aubier/Archimbaud. Hubert brûlait depuis longtemps de conduire avec son ami Jean BROUSSOLLE un ouvrage. La disparition de son ami en 1984 ne lui permettra pas d’aller au terme de toutes ses envies. A regret, car on imagine sans peine ce qu’aurait pu donner le talent d’écriture de Jean mêlé aux notes, impressions et points de repère de son ami Hubert.Néanmoins, cette première biographie devancée par un autre ouvrage sur l’ensemble, celui de GASTON (Gaston raconte les Compagnons), est sans doute l’un ses seuls ouvrages consacrés aux Compagnons qui évoque, avec beaucoup de pudeur, leur séparation et les derniers instants o combien difficiles vécus par certains d’entre eux sans oublier… ce trac des rentrées qui menace l’estomac du chanteur comme la crampe le côté droit du coureur ! Invité par Jean-Pierre FOUCAULT lors d’un Sacrée Soirée sur TF1 au moment de la sortie de ce Nous les Compagnons de la Chanson en 1989, Hubert souhaitait profiter du monde médiatique pour promouvoir une image à laquelle il restait attaché… Hélas ! Peu de ces médias lui donneront l’occasion de parler de son ouvrage et il en voudra à celui qui aimait à se présenter comme l’ami des Compagnons, un certain Michel DRUCKER, s’en prenant même à une sorte de parisianisme condamnable pour expliquer cette désaffection ! Alors que les Compagnons, ses COMPAGNONS DE LA CHANSON avaient écrit l'une des plus belles pages de la Chanson française, quarante ans durant !

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