-
A propos des Compagnons de la Chanson...
'
1946... C'étaient les débuts, l'époque du a capella et d'Edith, la Grande Dame...
Certains critiques ont toujours eu un peu de mal à définir ce qui caractérisait les COMPAGNONS DE LA CHANSON qu'on s'est longtemps plu à opposer par exemple aux FRERES JACQUES. C'est vrai qu'entre chansons de charme et belles romances, les textes ont longtemps été importants. Du moins au tout début. Parce qu'ils avaient été composés par des pointures et qu'ils collaient parfaitement à un choral très au point où chacun savait ce qu'il avait à faire. Avec des réglages demandant parfois de longues semaines de répétition comme dans Le galérien afin que l'ensemble arrive, par exemple, à imiter le son des balalaïkas. Il suffit de réécouter des titres comme La Marie, Si tous les gars du monde, Les yeux de ma mère, Le prisonnier de la tour, Les cavaliers du ciel... etc... Sans oublier ces Trois cloches rythmant, entre union et disparition, la vie d'un village et celle d'un Jean-François Nicot bien de chez nous (devenu Jimmy Brown aux Etats-Unis et Gian Martino en Italie).
Et puis, à la fin des années cinquante, avec la fin de la période a capella, l'aspect mélodieux prenant un peu plus d'importance rapport aux textes et à la poésie qui s'en dégageait, on a assisté aux envolées exceptionnelles d'un Fred MELLA au sommet de son art aidé par une voix chaude et des morceaux comme Verte campagne, L'arlequin de Tolède, Le refuge de tes bras, ... etc, etc...
Dans l'ouvrage hommage* de Christian FOUINAT publié sous notre label à la fin de l'année 2007, Jean-Pierre CASTAING un admirateur bordelais (1) revient avec justesse sur les trois époques qui ont, selon lui, caractérisé les quelque quarante années des COMPAGNONS DE LA CHANSON. Il est vrai que conserver aussi longtemps les faveurs d'un public a demandé de savoir s'adapter, mais grâce à la créativité de trois hommes, cela a été possible. Parce que Marc HERRAND, Jean BROUSSOLLE et GASTON ont su réaliser des prodiges en matière d'arrangement. Le soulignera-t-on jamais assez ? Sans doute aussi l'osmose entre des individualités comme Jean BROUSSOLLE et Guy BOURGUIGNON, puis GASTON et Jean-Pierre CALVET a-t-elle également facilité les choses, sans oublier l'entente parfaite entre le mélodiste qu'était Jean-Pierre CALVET et un Jean BROUSSOLLE qui avait le flair pour se fondre dans les airs à la mode et en tirer des adaptations idéales.
Cerise sur le gâteau : les sketches. On a parfois dit que les Compagnons étaient à voir et à entendre et les multiples gags de Gérard SABBAT réglés de main de maître par Guy BOURGUIGNON, puis ceux d'un GASTON irrésistible ont largement contribué à l'aspect scénique de l'ensemble. Et ceux qui n'ont pas eu la chance de les voir sur scène se régalent aujourd'hui de découvrir ces productions terriblement bien agencées. Ne serait-ce qu'en revisitant ces créations grâce aux trop rares DVD réalisés (deux avec celui de Claude VERNICK sur la tournée des Compagnons au Canada sorti chez Lharmattan vidéo).
N'en déplaise à leur premier mentor Louis LIEBARD qui s'en défiait, nous concluerons en disant que les COMPAGNONS DE LA CHANSON possédaient l'art du music-hall dans les tripes et dans ce qu'il a de meilleur ! Et c'est assurément Charles TRENET qui avait raison quand il affirmait qu'il aimait le music-hall "et ces grands garçons de la chanson, les Compagnons, ding, ding, dong"...
* Les Compagnons de la Chanson : des marchands de bonheur, allez savoir pourquoi(1) également auteur ici de certains billets d'humeur à connotation humoristique
Tags : compagnons, jean, chanson, annee, sans
-
Commentaires