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2 juin... Nous aurons une pensée pour Jean-Louis...
Voici un an déjà le Compagnon préféré d'Edith PIAF : Jean-Louis JAUBERT nous quittait. Avec ce second décès de l'année, survenant derrière celui de Gérard SABBAT, disparaissait celui que l'on considérait à juste titre comme "le boss" des COMPAGNONS DE LA CHANSON. Une grande figure du monde du music-hall qui considérait que la réussite dans le domaine était directement proportionnelle à la durée de l'apprentissage et qu'à un lancement éphémère suivait inexorablement une carrière éphémère.
Le célèbre chirurgien-dentiste parisien des stars : Pierre HUTH qui était devenu son ami après une rencontre fortuite au ski ne tarissait pas d'éloges sur lui : "Jean-Louis est l'un des hommes les plus merveilleux qui soient, avait-il dit à son propos, quelqu'un à l'intelligence rare, accessible. Quelqu'un qui savait être chez les Compagnons un chef incontesté au milieu de tous les autres, et cadrer toutes les énergies, capable aussi au téléphone de donner à l'avance des instructions à la suite de la signature d'un contrat et un point de ralliement aux autres, sans qu'il y ait le moindre palabre quant aux stipulations dudit contrat !"
Devenu un peu plus distant à la suite d'épreuves l'ayant particulièrement affecté, et notamment le décès de sa fille Sophie-Julia, il avait malgré tout accepté, voici sept ans, de préfacer notre tout premier ouvrage sur le groupe. Avec Christian FOUINAT, nous l'avions encore eu au téléphone voici trois ans, au moment où nous préparions ensemble une biographie consacrée au groupe : Entre mythe et évidences. Une démarche qu'il avait particulièrement appréciée en nous adressant à plusieurs reprises des petits billets d'encouragement. Uni un temps à la comédienne Madeleine ROBINSON dont il avait eu une fille, Jean-Louis avait longtemps été considéré, derrière le regretté Guy BOURGUIGNON qu'il connaissait depuis 1941, comme le second don Juan des COMPAGNONS. Il est vrai que ses multiples conquêtes féminines ne se comptaient plus. Qu'il s'agisse de sa bienfaitrice Edith PIAF, qui l'avait remplacé en 1947 par Marcel CERDAN, ou de la célèbre actrice Kim NOVAK (photo ci-dessous) qui avait tourné le célèbre Vertigo avec une autre des pointures d'Hollywood : James STEEWART et que les partenaires de Jean-Louis avait baptisé du surnom de "Madone des sleepings". Un surnom dû aux tendres escapades des deux jeunes gens dans un wagon-lit entre leurs tournées réciproques. Marc HERRAND, l'autre Alsacien des débuts, a confié à Louis PETRIAC en juin 2014 lors du portrait qui lui avait été consacré, comment Jean-Louis avait également tenté de draguer Yvette GIRAUD pendant la tournée ABC de 1951. Mais, avec la perte de Marie-Pierre trop tôt disparue qu'il avait épousée, il avait fallu à l'homme beaucoup de courage juste avant le début de la tournée d'adieu pour poursuivre sa carrière au sein des COMPAGNONS DE LA CHANSON et partir avec eux au Japon.
On notera pour l'histoire que c'est Jean-Louis JAUBERT qui avait été à l'origine de la création des COMPAGNONS DE LA CHANSON en février 1946, avec la complicité de Marc HERRAND, l'un des créateurs des Trois cloches, et de Guy BOURGUIGNON. Juste après que huit des éléments d'un groupe* créé par Louis LIEBARD aient fait éclater leur volonté de voler de leurs propres ailes et juste avant qu'il retrouve Edith PIAF à Villeurbanne où elle était alors en tournée. La suite est plus connue avec une première série de représentations en Alsace avec elle et, quelques mois plus tard, une tournée américaine à New York et Miami. L'épopée pouvait démarrer...
Chacun regrettera que la disparition de ce meneur d'hommes n'ait pas été davantage soulignée par les médias et qu'on n'ait pas rendu à l'homme l'hommage qu'il aurait mérité.
* Les Compagnons de la Musique
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