• Gilles-Jean Villard... un auteur et poète mythique !

    Gilles-Jean Villard... un auteur et poète mythique !

    Qui était GILLES dit Jean VILLARD, l'un des deux auteurs de ces célèbres Trois cloches qui auront bouleversé le quotidien des COMPAGNONS DE LA CHANSON à partir de juillet 1946 ?

    C'était un homme dont on disait qu'il était difficile d'être plus Vaudois que lui. Pour les habitants de ce canton helvétique de Vaux, l'homme était d'ailleurs une sorte de personnage emblématique, voire même une sorte de poète national ! Et pourtant, il avait été une célébrité à Paris avant guerre et, après avoir écrit Les trois cloches et l'avoir soumis à Edith PIAF accompagnée alors de son amie Odette LAURE, il avait acquis une sorte de nouvelle stature. Né à Montreux en 1895, il serait donc bon de dire que GILLES, qui nous a quittés le 26 mars 1982 à 87 ans, avait également connu une brillante carrière de chansonnier, avec différents partenaires. JULIEN, puis Edith BURGER, et enfin Albert URFER...

    Avec Amand MAISTRE dit JULIEN, les deux avaient même formé de 1932 à 1939 le célèbre duo GILLES et JULIEN et ils font toujours partie des plus grands duettistes du Mucic-hall. Ce duo sera à l'origine d'une mode puisqu'il incitera par la suite PILLS et TABET puis CHARLES (Trénet) et JOHNNY à se lancer eux aussi dans une carrière au Music-hall. GILLES et JULIEN ont sans aucun doute révolutionné le tour de chant à deux, mais aussi un concept qui avait vieilli. Issus du théâtre du Vieux-Colombier de Jacques COPEAU, GILLES et JULIEN insuffleront à leurs compositions un esprit empreint de poésie et, parfois, un tantinet humoristique. Ce qu'ils donnaient à voir étaient des sortes de mini-pièces en trois actes jouées avec GILLES au piano et JULIEN près de l'instrument qui mimait.
    C'est avec Edith BURGER que GILLES, séparé ensuite de JULIEN, ouvrira «Au coup de soleil», un cabaret de Lausanne, pendant la guerre. Ce fameux cabaret où il recevra Edith PIAF venue un soir en compagnie d'Odette LAURE entendre ces fameuses cloches qui la transporteront d'aise. Quelques années plus tard, en 1949, de retour en France, il inaugurera une deuxième salle, «Chez GILLES», 5 avenue de l'Opéra à Paris, bien après que les COMPAGNONS DE LA CHANSON et PIAF aient entrepris de faire de l'histoire d'une famille, les NICOT, ce qu'elle est devenue sans doute pour la postérité. Jacques DOUAI, les FRERES JACQUES, Cora VAUCAIRE, POIRET & SERRAULT et Jacques BREL passeront "Chez GILLES", et certains d'entre eux y feront à cette occasion leurs premiers pas.
    Redevenu une célébrité à la fin des années quarante, GILLES dit Jean VILLARD
    a fini par représenter un symbole vaudois.
    «La Venoge» nous a éclairés sur le mode de création de ce poète. En effet, dans son livre « Chansons que tout cela ! » réédité dans l'anthologie « Le meilleur de Gilles», l’artiste s’explique sur la genèse de ce poème. Un jour qu'il attendait l’inspiration, devant une mer bretonne absolument calme, sous un ciel sans nuages, quelque chose de bizarre se produisit. Il vit apparaître sur cette surface immobile, comme en filigrane, une ligne sinueuse autour de laquelle un paysage familier surgit du fond des eaux, couvrant l’océan de collines verdoyantes, de bois, de vergers, et même de petits villages. Il n’y avait pas de doute, c’était son lointain pays vaudois qui flottait, ô mirage ! comme une carte, sur la mer. La ligne sinueuse au milieu, c’était : la Venoge ! […] C’est ainsi qu’est né, à mille kilomètres de chez nous, un poème qui est allé au fond du cœur non seulement de ses compatriotes, mais encore des Parisiens et de tous ceux à qui il l’a fait entendre.» Il est vrai que la force créative jaillit sans égard pour ce que le poète a sous les yeux. Puis, ce mirage se précise et se substitue à la réalité. L’auteur ne voit plus ce qui l’entoure. Son sujet en devenir l’accapare tout entier. Gilles se laissait donc envahir par une idée, d’abord floue, qu’il modelait ensuite à sa guise en grand maître de la forme qu’il était.
    Pour avoir une idée plus précise de la façon qu'avait GILLES de se moquer de certaines choses et d'en rire, tout comme lui, vous cliquerez sur ce lien. Une composition qui illustre fort bien toute la créativité dont savait faire preuve l'auteur des Trois cloches ! 

    Sachez qu'un parc de Lausanne situé près de l'avenue du Théâtre, porte aujourd'hui son nom en Suisse. Une Fondation Jean Villard Gilles a vu le jour en novembre 2011, selon les dernières volontés de feu Evelyne Villard, veuve de l'artiste. En cliquant sur le lien, vous aurez une idée de ce qu'elle propose. Cette institution a pour but de perpétuer la mémoire et la connaissance de l'oeuvre du chansonnier-poète. Sa maison de Saint-Saphorin (Lavaux) aura pour vocation de se transformer progressivement en un lieu de rencontre et d'échanges.

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