Le temps aplanit bien des divergences et Marc HERRAND, dans son ouvrage La route enchantée, revient sur ses retrouvailles avec son ancien responsable lyonnais Louis LIEBARD (en photo ci-dessus avec un de ses enfants à Lyon).
En 1995, écrit Marc dans celui-ci, Yvette et moi profitâmes d'un voyage en Alsace pour passer par Dijon. Nous avions l'intention d'inviter Monsieur et Madame LIEBARD à déjeuner en ville, mais ils ne voulurent rien savoir. Madeleine (LIEBARD) nous régala d'un délicieux rôti de veau à la Dijonnaise, puis nous passâmes l'après-midi à discuter musique et chant choral. Louis LIEBARD, 87 ans, se mit à nous raconter avec enthousiasme les tournées qu'il continuait à faire en France et à travers l'Europe avec sa chorale. Yvette parla de chansons et moi d'orchestres. J'éprouvais un curieux sentiment de dédoublement. La dernière fois que je m'étais trouvé face à Louis LIEBARD, en 1946, je lui faisais part de ma décision de ne pas accepter ses propositions, mais au contraire de faire partie des "dissidents" (COMPAGNONS DE LA MUSIQUE). Ce qui n'alla pas sans heurts ni ressentiment. Aujourd'hui, 49 ans plus tard, il m'avait accepté comme interlocuteur, et nous discutions tranquillement musique comme deux professionnels partageant la même passion.
Pour Marc, c'est un homme extraordinaire qui vient de disparaître. Il en est touché, car il a, dit-il encore, influencé une partie de sa vie et il lui a permis de la réussir.
Jean-Louis JAUBERT et Fred MELLA avaient revu également de leur côté leur ancien formateur lyonnais.
Liébard en avait voulu c'est vrai pendant de longues années à ses bons amis, une expression qu’il aimait à employer les jours de gravité lorsqu'il s'adressait à "ses" jeunes à Lyon Villa du Point du Jour ou sur la fin dans leur résidence de Ville-d'Avray. Lorsque les jeunes COMPAGNONS DE LA CHANSON parviendront à un début de reconnaissance, il ne répondra d’ailleurs pas à leur invitation de se rendre à l’un de leurs spectacles ! Puis, Marc HERRAND fera part de sa démarche dijonnaise à Jean-Louis JAUBERT et Fred MELLA qui, à leur tour, prendront la décision d’écrire à leur ancien formateur.
Fred aura d'ailleurs l’occasion de retrouver peu de temps après LIEBARD et les deux hommes s’étreindront. Enfin, pourrait-on dire !
Louis LIEBARD et son épouse Madeleine avec Miss PLEDGE lors de l'inauguration du projet (nov. 1941)