• Jacques Bodoin nous écrit...

    Jacques Bodoin nous écrit...Quelle n'a pas été ma surprise de recevoir au courrier juste avant que je parte retrouver Marc HERRAND à Strasbourg une magnifique lettre de Jacques BODOIN, l'ancien amuseur et Compagnon de la Musique, que Marc avait côtoyé en 1945 à Lyon chez les LIEBARD. Les plus âgés d'entre nous n'auront pas oublié qui était Jacques BODOIN dont je ne peux m'empêcher de rediffuser un extrait accessible avec le lien ci-après : http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/58/97/52/La_panse_de_brebis_farcie.mp3, deux documents où l'on retrouve, dans deux sketches d'anthologie, toute la faconde du personnage. Avec ce Paganini de l'arithmétique que BODOIN se plaisait alors à singer, on passait un moment inoubliable.    

    Saisi de notre projet de consacrer un portrait* à Marc HERRAND, il tenait à se manifester pour dire quelle était sa joie à l'idée qu'un tel ouvrage puisse paraître. "Voici ma petite contribution, m'écrit-il. Vous avez raison de vous intéresser à la forte personnalité de Marc... Son exceptionnel talent de harmonisateur et cette musique qu'il portait naturellement en lui, ainsi qu'une intelligence très subtile le distinguaient d'un ensemble..."  Mais, laissons-le plutôt aller jusqu'au terme de cette contribution :  

    Marc, celui dont je vous entretiendrai volontiers, appartient à une cohorte étroite (et de plus en plus) de personnalités fortes mais qui se plaisent en modestie. Mais qu’entendez-vous par personnalité ? Marc est par-dessus tout une rareté humaine. C’est un homme "libre". Facile à dire. La liberté, ça se paie. Et cher. Quand on se retrouve à 16 ans, encadré, à son corps défendant, dans une phalange de "Hitlerjugend" et qu’on décide de prendre ses distances en fuyant l’Alsace de ses bonheurs d’enfance pour la France non occupée, il faut ne compter que sur une exceptionnelle lucidité, un courage qui n’est pas dans l’atmosphère de la débâcle, et une seule et fragile bicyclette… en confisquant un de ces fameux "outils" célébrés par la Peste !!! Quand le sang juif gicle sur le couteau ! Lorsque Marc croise Yvette, il est le talent des Compagnons de la Chanson. La Pierre Angulaire. La Force. Il ne s’est pas contenté de "prendre la suite" de Liébard, le créateur des Compagnons de la Musique, il lui a fallu se hisser au niveau de connaissances d’un "maître de chapelle" qui faisait autorité. Et dépasser ce niveau. Parce que Marc n’est pas "génial", c’est un génie. C’est Orphée. Il est la musique même et tout cela sans clabauder. Sans postures. Et c’est parce qu’il est libre qu’il a quitté cet ensemble où il était roi, pour vivre une vie… discrète et cependant formidable. Marc est intelligent. Très intelligent. Et ce qui ne gâte rien, il est bon. Enfin, il a le sens de l’humour. En 1999, nous nous sommes retrouvés pour fêter nos cinquante ans de secrétariat à la S.A.C.E.M. Et c’était une félicité de le revoir toujours éclairé du même sourire qu’il partageait avec Yvette, pour avoir su si parfaitement réussir une vie pleine d’images, de sens et de musique.

    Oui, Marc est cette rareté : un homme libre. Et un talent que l’on n’a pas justement apprécié. Mais ne regrettez pas de l’avoir peu connu… Marc sait mieux que vous et moi, comment s’y prendre pour être heureux et de quoi est faite cette denrée si farouche, le bonheur.

    Louis PETRIAC

     

    * Marc HERRAND, un inoubliable grand Monsieur de la Chanson française,  à paraître dans quelques jours. Proposé à 22 euros, abondamment illustré. ISBN n° 978-2-918296-29-4

    « Ils sont tous fous des Compagnons (suite)...Il a fêté hier ses... 90 ans ! »

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