• Les jeunes Compagnons : il fallait faire vite dès le départ !

    En Février 1946, au retour d'une tournée entreprise sur les plages de la Côte d'Azur, huit des neuf Compagnons de la Musique appartenant à l'équipe de scène quittent le bateau et choisissent de mettre un terme à leur association avec Louis LIEBARD. Seul, Paul CATRIN décide de ne pas les suivre. Il va donc falloir trouver le neuvième homme pour reformer sous le nom de "COMPAGNONS DE LA CHANSON" l'ensemble qui a récupéré le concept de la Chanson animée pour en faire un outil de travail. Ce sera à partir de septembre 1946 que Paul BUISSONNEAU, succédant à deux autres éphémères Compagnons dont Jean DRIANT, intégrera le premier ensemble. Au terme d'une ultime séance de rodage qui aura lieu dans une salle de patronage du XIIIème arrondissement à Paris. 

    Une première démonstration des ex-COMPAGNONS DE LA MUSIQUE aura lieu à Chartres le 7 mars 1946 devant les écoles de la ville où il sera question du rayonnement et de la diffusion de la chanson de style populaire. Suivra ensuite un premier Bobino entre les 9 et 23 mars. Il fallait agir vite, montrer que l'on était capable, occuper l'espace... Les jeunes Compagnons l'occuperont même sans pouvoir encore s'appuyer sur un répertoire étendu. Parmi les premières et quelques compositions qui seront proposées : Margoton que les Compagnons avaient commencé à travailler sous la férule de Louis LIEBARD et : Dans les prisons de Nantes

    Le 2 avril 1946 commence une tournée en Alsace-Lorraine puis en Allemagne à laquelle participera Edith PIAF, la tournée LA FONTAINE. Suivront des représentations à Strasbourg, Metz, Nancy, Baden-Baden, Saarbrück, Mayence. De retour à Paris, les Compagnons se produisent au théâtre de l'Européen le 1er mai. C'est le 2 mai que Les trois cloches seront interprétées pour le première fois à la radio. Le 16 mai suivant, ce sera un véritable triomphe au Palais de Chaillot en présence de Maurice ESCANDE. Le 25 juin 1946, première séance d'enregistrement chez Columbia, leur premier label disques ! Au programme : Perrine était servante, Céline, Dans les prisons de Nantes. Le 17 juillet, suivront Les trois cloches, avec Edith et... Paul BUISSONNEAU encore peu en mesure de se fondre efficacement dans l'ensemble ! Comme on le voit, la trépidance aura rythmé la vie des COMPAGNONS DE LA CHANSON dès les premiers mois de leur longue carrière... 

    Marc HERRAND le souligne dans La route enchantée, il avait déjà réfléchi à ce qu'il fallait mettre en oeuvre pour essayer d'atteindra la perfection, sans pour autant sacrifier à la fraîcheur initiale. Il avait prévu de faire appel à de nouvelles idées dans le domaine des harmonisations. Celles-ci ne devaient pas être seulement tributaires de la ligne de chant mais coller aux textes. Il convenait de sortir du classicisme des quatre voix égales, "peindre avec les voix" en créant des ambiances sonores qui mettraient en valeur les textes des chansons. Il fallait faire passer les voix de ténor au-dessus de celle du soliste, parvenir à créer un style propre aux COMPAGNONS DE LA CHANSON... Il y parviendra ô combien ! Pour le plus grand plaisir de millions de gens aux quatre coins du monde !

    « C'était au temps du travail ciselé où l'on faisait attention...Ils étaient capables de jouer de n'importe quel instrument »

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