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Début des années soixante... La Belgique disait à propos d'eux (suite) :
Voici ce que disait, de certains des nos COMPAGNONS DE LA CHANSON (nous n'avons, hélas, pu nous procurer tous les portraits), avec parfois un brin de poésie et parfois aussi un petit ton espiègle et quelques erreurs de chronologie, un média belge au début des années soixante. Un inédit que nous vous avions invités à découvrir avant-hier...
Hubert LANCELOT : Comment lui reste-t-il des doigts ? Il se les ronge. Il se ronge aussi le tempérament à tenir le cahier de bord de l'équipe. Jour après jour, en effet, il inscrit, il mesure tout : le volume des applaudissements, les états d'âme du public et des Compagnons, les villes traversées, les accidents, les incidents et les mariages, dont le sien avec Mireille. Baryton comme Broussolle et Sabbat, Hubert est originaire de Lyon et de parents soyeux. Mais, trouvant qu'il filait dans la soie un bien mauvais coton, il écouta le vent qui lui apportait des airs de jadis. Et s'envola chez les Compagnons qui comptèrent ainsi et s'en firent une raison, un Lyonnais de plus dans leurs rangs. Très sensible, "vit" ses chansons autant qu'il les chante. Ainsi, Le Galérien qui, comme son nom l'indique, n'est pas gai, le prit un beau jour à ce point au cœur que, s'oubliant, il applaudit frénétiquement en compagnie du public jusqu'à ce que son copain de derrière lui lance un vaste coup de pied, pour le ramener à plus de modestie. Gêné, il cacha alors ses mains derrière le dos, sous les rires de la foule.
Jean-Pierre CALVET : Se réveille chaque matin, toujours aussi émerveillé : "Merci mon Dieu, je ne suis pas marié". C'est le deuxième soliste du groupe, et c'est aussi un compositeur (Ronde mexicaine, Marchand de bonheur...). Nonchalant, sans complexe et mal élevé, il rêve d'un farniente perpétuel où il pourrait cultiver à l'aise citronniers et oliviers. Le pays qu'il adore, à part la France ? Menton où il est né. Est sorti avec un premier prix du Conservatoire de Monte-Carlo. Guy Bourguignon définit ainsi son camarade : "Lorsque dans un couloir quelconque l'un de nous bute sur un objet et se casse la figure, on peut en être sûr, c'est Jean-Pierre qui l'a posé là exprès". Car, pour se reposer de la fatigue obligatoire que peut donner de temps en temps au bout d'un certain nombre d'années le fait d'être toujours ensemble, les Compagnons se font des blagues comme le plus gros d'entre eux (Bourguignon*) et grandes comme les plus grand (Frachon).
René MELLA : Frère de Fred et "pas plus fier pour ça". Gentil et serviable, s'est fourré dans un pétrin d'où il n'y a aucun risque qu'on le tire, celui des chemises. Il en est, en effet, le grand responsable. C'est lui qui, dans chaque ville, doit courir pour trouver la blanchisseuse, la repasseuse, assez expertes pour donner le tombé et l'allure voulue aux chemises de lin qu'affectionnent sur scène les Compagnons. René, c'est le parfait petit homme d'intérieur de la grande famille de la chanson qui ne se nourrit pas que d'harmonie, mais également de chaussettes appareillées et de linge net.
* A noter ici qu'il a pourtant longtemps été le plus maigre au plan de la seule surcharge pondérale.
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