• On l'a sans doute oublié mais il faisait partie de l'équipe de représentation partie à la conquête de Paris au Printemps 1944 ! Longtemps COMPAGNON DE LA MUSIQUE aux côtés de Jean-Louis JAUBERT, de Marc HERRAND, de Jean ALBERT, d'Hubert LANCELOT, de Fred MELLA, de Guy BOURGUIGNON et de Jo FRACHON, René LAMOUREUX (en photo ci-contre) aura eu un seul soir le privilège de remplacer Marc au Club des Cinq !... 
    Pourtant, cet homme de l'ombre aura pesé de tout son poids dans l'organigramme de l'ensemble en se rendant souvent indispensable ! Qu'on en juge !
    Il était déjà omniprésent au sein de l'équipe de scène des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE remarquée à Lyon au Pathé Cinéma le 23 novembre 1943 quand les jeunes pousses de Louis LIEBARD furent remarquées par Louis SEIGNER, Sociétaire de la Comédie Française ! Omniprésent il le restera ensuite en mettant en relations ses amis et le créatif titi du XIIIème arondissement : Paul BUISSONNEAU, futur Canadien d'adoption. On sait ce que l'audition du 1er Juillet 1946 permettra de mettre en place en quelques semaines seulement ! Et ce serait oublier les autres compétences évoquées par Jean-Jacques BLANC dans son ouvrage consacré aux COMPAGNONS DE LA MUSIQUE que nous venons de publier.
    René LAMOUREUX était en effet doté d'un sacré coup de crayon qui lui permettra, par la suite, de se tourner vers une carrière de graphiste à temps plein. Il sera d'ailleurs à l'origine des nombreuses esquisses réalisées pour le seul et unique numéro du journal POSITIONS créé sous la responsabilité de Guy BOURGUIGNON, esquisses que vous avez tous entre'aperçues ça et là dans les biographies d'Hubert LANCELOT et de Fred MELLA (voir ci-dessous). Notre confrère montpelliérain Jean BOEKHOLT aura l'occasion de travailler avec lui au sein d'un studio publicitaire dans le Paris des années soixante.

      


    1 commentaire
  • La filleule de Fred MELLA, Patricia FRACHON doit encore s'en souvenir, son père Jo était l'un des seuls COMPAGNONS DE LA CHANSON à avoir gardé des liens avec Marc HERRAND après le départ de celui-ci en mars 1952. Pendant des années, avant que Marc et son épouse Yvette prennent l'avion pour une représentation au Japon, ils dinaient ensemble la veille. Un magnifique gage d'amitié et de complicité...
    C'est le 14 août 1919 à Davezieux (Ardèche) que Jo FRACHON a vu le jour. Près d'Annonay, la ville fétiche des Compagnons qui a abrité également la Famille MELLA. C'est d'ailleurs au fameux Bar du Théâtre d'Annonay que Jo et les MELLA lieront amitié et qu'ils feront souvent quelques "boeufs" ensemble avant de se retrouver un peu plus tard ensemble au sein des COMPAGNONS DE LA CHANSON après une courte complicité au sein des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE. Ils s'étaient rencontré à l'école Saint-Denis où Fred était instituteur remplaçant et où il arrivait à Jo d'aller chercher son neveu. 
    Issu d'une lignée aristocratique et d'une famille d'entrepreneurs connue dans le monde entier : les MONTGOLFIER (Papeteries CANSON-MONTGOLFIER), c'est en effet parce qu'il rêvait de vie d'artiste que Jo a finalement choisi d'intégrer la "bande de Louis LIEBARD" avec quelques autres dont Hubert LANCELOT, Guy BOURGUIGNON, Jean-Louis JAUBERT, Gérard SABBAT et Fred MELLA. Non sans difficulté d'ailleurs à cause de sa grande taille qui, d'après Monsieur Louis, aurait pu être un obstacle à l'uniformité du groupe. Il n'intégrera d'ailleurs les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE de LIEBARD qu'au début de l'année 1945 après que Fred ait dû insister à plusieurs reprises auprès du premier mentor des Compagnons pour que son copain du bar-théâtre d'Annonay trouve enfin sa place au sein des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE ! D'une rare distinction, on a dit de lui que c'était le seul à pouvoir pratiquer le baise-main en slip, sans se couvrir de ridicule. A noter, pour l'aspect anecdotique du chapitre, que c'est grâce au grand appartement des FRACHON du 195 rue de l'Université dans le VIIème à Paris, que les Compagnons trouveront le pied-à-terre dans lequel sera fomentée la révolte et la scission avec la bande du Chef LIEBARD ! Drôle de pied de nez au destin tout de même !
    Soliste d'occasion capable d'interpréter à la place de Fred, Le petit oiseau joli, les bases de Jo FRACHON au piano et à la guitare lui vaudront de figurer parmi les personnages clés de l'équipe et d'aborder avec succès la période instrumentale des années 60-70. Mais il avait bien d'autres compétences à son arc, témoins ses compositions du début des années cinquante dont les plus ferrés en culture compagnonnesque se souviennent : Cavaliers du ciel, Mona Lisa, Ce sacré vieux soleil, Tourbillon, Aux marches du palais, Légende indienne, Chanson à ma bien-aimée, Trop beau pour être vrai. Elles montrent qu'il aurait tout à fait pu écrire d'autres succès pour les COMPAGNONS DE LA CHANSON. Dans son : Nous les Compagnons de la Chanson, Hubert revient d'ailleurs sur Berceuse pour un enfant triste, un texte né aux Etats-Unis après une longue nuit de chagrin, alors que Jo venait d'apprendre le décès de sa mère. Marc HERRAND en écrira la partition musicale.
    Verbicruciste et cruciverbiste émérite puisqu'il s'était recyclé en participant à l'animation des Chiffres et des Lettres d'Armand JAMMOT sur France 2, Jo était également un passionné de vitesse et il adorait les bolides. Au point d'en sacrifier quelques-uns à l'exercice de sa passion. Désinvolte et doté d'un humour ravageur qui faisait, paraît-il, la joie d'Edith PIAF, toujours de bonne humeur, il est incontestable que les Compagnons lui doivent quelques belles crises de rire car il n'avait pas son pareil pour se singulariser par des plaisanteries et des gags parfois douteux.


    votre commentaire