• Les médias parlent rarement des COMPAGNONS DE LA CHANSON mais, quand ils choisissent d'en parler, ils deviennent intarissables ! Témoin cet article que vous êtes sûrement quelques-uns à avoir entre'aperçu sur la page Facebook des amis des Compagnons*, et qui évoquait le 21 octobre dernier la prétendue carrière d'un ostrogoth qui écume certains vide-greniers de l'ouest de notre beau pays. Certes, ce n'est pas la première fois que l'individu en question fait l'objet d'un article dans une presse pourtant de plus en plus difficile à dérider. Puisqu'un autre quotidien régional : SUD-OUEST pour ne pas le nommer, avait déjà accordé un entretien en octobre 2012 au loustic en question !

    Ce qui est sûr, à lire les prodigieuses confessions qu'a dû inspirer le savoureux gâteau aux topinambours, c'est que ceux-ci ont dû monter à la tête du prétendu COMPAGNON que le COURRIER DE L'OUEST a interviewé. Mais ce qui est le plus inquiétant de l'histoire, c'est que le journaliste en question, sans doute en mal de production, a cru devoir publier un pareil torchon sans prendre le soin de vérifier les éléments qui lui étaient communiqués. A fortiori par un gugusse qui se présente comme étant la mémoire vivante d'un groupe dont on s'aperçoit vite qu'il ne sait finalement rien ! Car enfin, mélanger comme il le fait, les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE avec les COMPAGNONS DE FRANCE, et prétendre qu'il aurait remplacé Jean BROUSSOLLE en 1978 relève de la plus parfaite farce qu'il m'a été donnée de voir ! Notre pauvre Hubert LANCELOT a dû se retourner dans sa tombe !

    Certes, le ridicule ne tue pas mais tout de même Messieurs et Mesdames du COURRIER DE L'OUEST et de SUD-OUEST, je vous en conjure, reprenez-vous !

    Louis PETRIAC    

    * Publié le 28.10 par notre ami Ray VAN KAREMEL https://www.facebook.com/groups/122351735331/

     

    Aux dernières nouvelles, , saisi par la Famille MELLA et plusieurs admirateurs le COURRIER de l'OUEST aurait réagi et choisi de mettre un terme à cette histoire de topinambours qui ne grandissait pas l'image de sa rédaction. Grâce au lien ci-dessous, vous aurez la possibilité de suivre cette déplorable histoire. Il ne nous reste plus qu'à espérer que l'individu ne remette pas le couvert et qu'il nous propose d'autres prestations !

    http://www.courrierdelouest.fr/actualite/insolite-le-faux-compagnon-de-la-chanson-frappe-en-deux-sevres-30-10-2014-191136  


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  • 030) Good Companions 

    Les Good Companions, photo d'un 30 octobre 1947 mémorable !

     

    "Ca y est mes enfants, c'est gagné, vous les avez eus !"

    Le 30 octobre 1947, Clifford FISCHER avait raison. Les jeunes COMPAGNONS DE LA CHANSON présentés comme les nouveaux MARX BROTHERS les avaient eus ! Un point que la presse new-yorkaise titrera même le lendemain pour souligner l'emphase reconnue : Les Compagnons de la Chanson are the hottest french number to hit town since the Normandie fire ! Certains des quelques cent vingt journalistes présents - excusez du peu - souligneront dans l'un des numéros qu'on vient d'assister en cette fin du mois d'octobre 1947 au numéro français le plus brûlant depuis l'incendie du Normandie ! Rien que ça ! Un autre article illustré paru dans un média et intitulé "Les bons Compagnons" donnera même du spectacle un éclairage assez particulier de la représentation donnée au Play House Theater new yorkais. Vous en trouverez une traduction ci-dessous :

    « S’il fallait en croire la chanson, les Français seraient des gens bizarres et, plus encore, drôles ! Broadway a toujours été d’accord là-dessus et l’humour gaulois rendu par neuf jeunes gens du nom de Compagnons de la Chanson n’est pas seulement amusant, il l’est doublement !
    Les Compagnons de la Chanson sont arrivés ici en octobre sans bruit, et ont débuté grâce à la célèbre chanteuse parisienne Edith Piaf lors d’une soirée de variétés donnée dans un théâtre local. On peut dire qu’à leur rentrée en scène, les neuf âgés de vingt à vingt-huit ans et habillés de chemises blanches et de pantalons de velours bleu, en tennis blancs étaient peu connus du public. Mais, à la fin de leur prestation, comme le signale le critique du journal : Brooks Atkinson, tout le public était en liesse dans la salle ! Les jeunes venaient de chanter des chansons dans leur langue dont une écrite par Charles Trénet et en fin de représentation trois versions d’un Au clair de la lune ! Ce n’était pas désopilant mais un tourbillon de gaieté, une satire pleine d’esprit et inventive, également teintée d’un doigt de tempo. Au Clair de la lune est proposée comme si la chanson était interprétée par un groupe américain, puis par un chœur cosaque très énergique et, pour finir, par un orchestre symphonique. Comme s’il y avait eu là de quoi donner aux Compagnons une sorte de dévouement pour ces arts… »

    Inutile de dire qu'après coup, rien ne sera plus pareil pour les COMPAGNONS DE LA CHANSON. Ce mirage new yorkais connaîtra des prolongations qui vaudront à l'ensemble de se produire ensuite jusqu'en Floride en passant par Boston et son Copley Plaza. "Il fallait un sacré culot pour aller à Miami chanter du folklore français a capella au milieu d'une revue à grand spectacle !" dira un peu plus tard Hubert LANCELOT.

     


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  • DVD 2014 Le programme  

    Soyons sport, peu y croyaient à la sortie de ce DVD et, voulez-vous que je vous dise, nous en faisions partie ! Ne soyons pas hypocrites ! Face à un défaut flagrant de stratégie d'image après le renoncement de Jean-Louis, nous avions assisté à une telle surenchère des droits audiovisuels au cours des derniers mois, entre 2009 et 2013, surenchère expliquant d'ailleurs la raison de la disparition de la toile de la plupart des extraits image hébergés par Youtube ou Dailymotion, que, pour nous, les carottes étaient cuites... Aussi, quand MARIANNE MELODIE a annoncé, fin février, en liaison avec l'anniversaire de Fred MELLA, qu'un DVD des COMPAGNONS DE LA CHANSON allait sortir, les bras nous en sont tombés ! Il s'était passé tellement de temps depuis la sortie avortée du DVD mitonné par RYM MUSIQUE au printemps 2007 et du décès du patron des lieux... Certes, me direz-vous, le réalisateur Claude VERNICK avait déjà produit un autre DVD sur la tournée au Canada 1966 des Compagnons sorti chez LHARMATTAN VIDEO, mais sans un battage équivalent et avec bien moins de durée d'écoute. Depuis sa sortie en mars 2014, vous êtes sûrement déjà quelques-uns à avoir découvert ce DVD exceptionnel (verso du document en tête d'article), mais il ne me semblait pas superflu d'y consacrer un article. D'autant que c'est, et il faut le souligner, du très bon travail ! Et que le seul regret que je pourrais avoir pour n'avoir jamais eu le bonheur d'assister à une représentation des COMPAGNONS DE LA CHANSON, c'est la maigre proportion des sketches repris sur ce document unique. J'aurais apprécié, c'est vrai, davantage d'extraits consacrés à des bijoux comme Les perruques ou Les Ecossais, voire surtout à quelques autres merveilles comme Jour de fête en Louisiane !  

    Cela étant, ce document mérite largement l'intérêt qu'on lui prête. Et il le mérite d'autant plus grâce à la présence d'extraits d'émissions culte qu'on risque de ne plus revoir à la télé. Je pense particulièrement à des émissions comme Discorama de Denise GLASER, les 36 chandelles de l'inoubliable Jean NOHAIN, L'école des vedettes d'Aimé MORTIMER, voire ces Joie de vivre consacrés à des vedettes comme Gilbert BECAUD ou d'autres grands de la Chanson française. Alors qu'on rediffuse aujourd'hui quantité d'inepties qui n'y ont pas leur place ! Certes DRUCKER et Guy LUX se sont taillés la part du lion dans cet enregistrement et cela n'est guère étonnant, mais c'est secondaire ! Encore que cela aurait été sympa de ne pas oublier des légendes comme Albert RAISNER et l'un des seuls qui a continué à jouer le jeu après 1985, je veux parler de Pascal SEVRAN ! Je ne saurais dire combien de fois Fred MELLA, en digne représentant des COMPAGNONS DE LA CHANSON, a été invité dans La chance aux chansons, ni combien de fois les COMPAGNONS l'ont été dans Age tendre et tête de bois ou dans Têtes de bois et tendres années ? J'ai également éprouvé beaucoup de plaisir à revoir l'interprétation d'airs qui sont régulièrement absents de la mémoire collective comme Peggy'o ou Tom Dooley. Heureusement que des extraits ont pu être prélevés lors de la diffusion d'émissions comme Lumières du music-hall ! L'interprétation de Peggy'o avec un Guy BOURGUIGNON confortablement installé dans un fauteuil relax et se basculant, et un Jean-Pierre CALVET au sommet de son art avec son banjo, est à ce titre un véritable régal. Et que dire de cet extrait où l'on voit les COMPAGNONS aux côtés de Georges VAN PARYS interpréter quelques morceaux de leur opérette Minnie Moustache en 1956... Autres extraits dignes d'intérêt, ceux d'une émission diffusée chez DRUCKER le 9 juin 1984 qui n'étaient pas dénués d'intérêt. En interprétant Un adieu, ce n'est pas un adieu, GASTON, avec ses hochements de tête coutumiers, devait déjà penser à ce qui se préparait et qu'il dénoncera dans l'ouvrage qui paraîtra deux ans plus tard. Car enfin, cet adieu en était bien un ! Dans cet extrait, on peut apercevoir le remplaçant de Jean-Pierre CALVET : Paul MERY, un homme qui restera une éternelle énigme pour nombre d'entre nous, ce qui est bien regrettable. On le voit au synthétiseur aux côtés d'un dixième homme à la guitare. Et que dire de l'entretien de Charles TRENET et Jean BROUSSOLLE autour d'un piano et d'un Temps des étudiants d'enfer avec Maxim SAURY, Claude LUTER et... Christian MORIN, au temps où il faisait partie des gloires montantes d'Europe 1.

    Les yeux de ma mère Marc accordéonQue l'on ait pas oublié les glorieux anciens comme Marc HERRAND à l'accordéon dans l'extrait repris et Paul BUISSONNEAU (photo ci-contre) en les retrouvant dans Les yeux de ma mère est, pour conclure, à souligner. 

    Bravo en tout cas aux producteurs et à ceux qui se sont investis dans ce projet et, merci ! Merci à eux au nom de tous les admirateurs qui ont dû apprécier ce document ! Silencieusement et sans se manifester ! MARIANNE MELODIE aurait indiscutablement mérité d'en vendre beaucoup plus, ce qui nous aurait permis de pouvoir avoir la chance de visionner, sans trop attendre, le film de notre ami Guy BOURGUIGNON : 40.000 km avec les Compagnons. Mais enfin... Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! 

    Louis PETRIAC 


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  • Marie FRANCOYS, qui demeure en Belgique et qui est l'un des piliers de la page Facebook des AMIS DES COMPAGNONS DE LA CHANSON détenait un film dont elle a enfin réussi à faire un extrait Youtube. Nous pouvions difficilement l'ignorer et c'est pourquoi nous avons choisi de la montrer à ceux qui ne fréquentent pas Facebook. Nous espérons que vous prendrez du plaisir à visionner ce reportage réalisé au moment de la tournée d'adieu.


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  • 0782918296324couverture

    Lyon 1940... Alors que montée des Carmélites vient de se créer l'antenne locale d'une association : JEUNE FRANCE, créée par un jeune polytechnicien issu du scoutisme Pierre SCHAEFFER dont le but est d'initier les jeunes au domaine culturel et artistique, et de procurer du travail à des artistes au chômage, un jeune militaire emprisonné : Louis LIEBARD, se manifeste. Il vient de s'évader d'un train en gare de Nancy et, grâce à des amis scouts qui lui ont procuré des faux papiers, il a gagné la zone non occupée et Lyon, Lyon où il va se rendre utile au sein de JEUNE FRANCE.

    L'homme qui avoue un penchant pour l'ordre et la hiérarchie est justement à l'origine de la création d'un mouvement scout dans la Manche à Avranches et il a déjà créé à Dijon, six ans avant le début du conflit, une chorale : La Perdriole. Soucieux de ne pas attirer l'attention, LIEBARD se servira souvent durant l'année 1941 d'un nom d'emprunt, celui de Pierre DALAY pour apparaître et promouvoir les concepts qui lui tiennent à coeur. C'était facile et à l'époque on ne demandait aucun justificatif d'identité au sein de la plupart des mouvances créées. Amateur de musique après avoir intégré la maîtrise de la cathédrale de Dijon et y être devenu maître de chapelle, il est déjà obsédé par l'idée qu'il faut redonner envie aux plus jeunes de s'intéresser au patrimoine culturel qu'ont laissé les anciens. Il est convaincu que notre pays, riche de traditions folkloriques et régionales, devrait redonner une seconde jeunesse à des concepts certes remodulés, susceptibles de retrouver toute leur place ! Des concepts que les plus jeunes devraient découvrir et auxquels ils devraient être sensibles !

    Au moment où Vichy a entrepris de séduire tous ces jeunes en créant quantité de mouvements passerelles comme les COMPAGNONS DE FRANCE et les Chantiers de jeunesse, Louis LIEBARD peaufine un projet qui devrait d'ailleurs lui permettre d'aller dans le même sens. Avec quelques-uns de ceux qui travaillent déjà à ses côtés au sein de l'association JEUNE FRANCE depuis plusieurs semaines, il s'est persuadé que l'on pourrait proposer aux COMPAGNONS DE FRANCE des animations musicales propres à distraire ces jeunes qui doivent redécouvrir la valeur travail. Ses relations scoutes vont l'y aider. En moins d'une année va naître, à Lyon, sous son impulsion, une nouvelle structure, celle des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE appelée à devenir le groupe d'expression musicale des COMPAGNONS DE FRANCE. LIEBARD vient de trouver un grande maison située chemin de Champvert dans ce qui est encore la banlieue lyonnaise où il pourra héberger une quantité appréciable de jeunes souvent en déshérence et privés de tout contact avec les leurs et il a obtenu les aides et les subventions dont il a besoin pour ce faire... Personne n'imagine encore que vient de se créer avec lui l'un des plus réputés viviers de talent d'où seront issus quantités d'artistes de premier plan dont... les COMPAGNONS DE LA CHANSON.

    Autour de la personnalité de LIEBARD, il convenait de creuser ce qu'avait été le LYON de la guerre et quelles étaient les vues de tous ceux qui avaient oeuvré à ce projet. Il aurait été navrant que les recherches entreprises lors de la première édition de ILS ETAIENT COMPAGNONS DE LA MUSIQUE six ans plus tôt sous la conduite de l'ancien enseignant de chant Jean-Jacques BLANC ne trouvent pas de prolongement ! Si vous vous intéressez à ce qu'ont été les COMPAGNONS DE LA CHANSON, vous découvrirez avec cet ouvrage abondamment illustré de documents inédits bien des explications sur cette prodigieuse épopée ! 

     

    ILS ETAIENT COMPAGNONS DE LA MUSIQUE, ISBN n° 978-2-918296-32-4 


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  • 16.02 couleur Fred Mella 1994 

    Avec Christian FOUINAT, lorsque nous avions travaillé à la parution de Entre mythe et évidences, la biographie consacrée aux COMPAGNONS DE LA CHANSON, nous avions appris un certain nombre de choses de la bouche même de Mimi LANCELOT. En dehors d'Hubert qui l'avait avoué à demi-mot en 1989 dans son Nous les Compagnons de la Chanson, c'est vrai que très peu étaient revenus sur les premières années de la prodigieuse carrière de Fred MELLA (Photo ci-dessus de Jean BOEKHOLT, 1994), un homme qui aura tout de même chanté pendant près de soixante-dix ans pour le plaisir de ceux qui l'aimaient ! A observer son fabuleux parcours, on se réjouirait même qu'entre opérette et chanson, Fred ait finalement choisi de laisser de côté son premier rêve de faire de l'opéra pour se tourner vers la chanson. Au point, s'il faut en croire son ami AZNAVOUR, que ce "chansonnivore" est ensuite entré dans la chanson comme on entre en religion. Animé par la foi inébranlable de réaliser quelque chose de grand. Ce qui sera le cas au sein des COMPAGNONS DE LA CHANSON puis en solo à partir de 1986 ! 

    "Fred avait tout pour être un parfait Compagnon : une jolie voix, une taille idéale pour le premier rang, un sourire plein de fraîcheur, nous confie dans son ouvrage Hubert LANCELOT. Discret, pudique, il cachait une grande timidité derrière de grosses lunettes et, fervent catholique, il allait même jusqu'à nous abandonner pour se retirer dans un monastère d'où il nous est heureusement revenu !". Ce que nous a confirmé son l'épouse de ce dernier, Mimi, qui se souvient très bien de ce besoin de retraite spirituelle affiché par leur ami Fred. "A un moment donné, nous avait-elle précisé, probablement au moment des Trois cloches, il avait effectivement voulu rentrer dans un monastère et le responsable de l'endroit, un Père, l'en avait dissuadé. Il lui avait dit qu'il était fait pour enchanter les gens, faire une carrière, donner du bonheur aux autres, en recevoir également en retour, et pas du tout pour être l'un des leurs !". Un conseil dont tirera profit Fred. Sans que l'on sache pour autant si son regard avait changé sur les choses après son périple suisse de 1947 entrepris avec Edith PIAF et la fréquentation de Charles AZNAVOUR, beaucoup plus déluré qu'il ne l'était alors, et avec lequel il nouera progressivement des liens d'amitié. Fred MELLA épousera d'ailleurs la comédienne québécoise Suzanne AVON en 1949. Au même moment que Paul BUISSONNEAU choisira pour unir sa destinée à une autre Québécoise Françoise CHARBONNEAU dite "Tout'neuve".

    Louis PETRIAC

      


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  • portrait-j-p-calvet.jpg

    Issu d'une famille très tournée vers la musique au sein de laquelle sa soeur obtiendra un premier prix de solfège et de chant au Conservatoire, c'est le 12 mars 1925 à Plan d'Orgon qu'est né Jean-Pierre CALVET. On peut dire de lui qu'il aura baigné très tôt dans la musique, puisque ses premières vibrations musicales, il les a ressenties dans le ventre de sa mère, tandis qu'elle jouait de la mandoline. Pas étonnant donc qu'à l'âge de neuf ans Jean-Pierre ait joué de la guitare et qu'il se soit mis ensuite au solfège avant, à quatorze ans, de tenter d'apprivoiser le trombone ! Une dernière expérience à laquelle il devra provisoirement renoncer, contraint de se battre contre la tuberculose.

    Fragile devant les épreuves effectives et d'une grande sensibilité, celui qui restera pour beaucoup d'admirateurs des COMPAGNONS le « baladin provençal » a laissé derrière lui une quantité non négligeable d'airs à succès dont le fameux Marchand de bonheur. Il s'y ajoute beaucoup d'autres, qu'on en juge ! Ronde mexicaine, Allez savoir pourquoi, Si tous les oiseaux, L'enfant de bohème, Y'aura toujours, Peggy-o, Là où finit le ciel, Tumbalala, Les amours de demain, Comment va la vie, La petite Julie... La liste est longue tant le talent de Jean-Pierre et sa complicité avec Jean BROUSSOLLE puis avec GASTON auront éclaté tout au long de ces années fastes où la Chanson Populaire française avait trouvé avec les COMPAGNONS DE LA CHANSON une justesse de ton qui était à l'époque reconnue, même par les plus jeunes. Il suffit pour cela de se remémorer les extraits d'émissions télévisées comme le Tête de bois et tendres années d'Albert Raisner de la fin des années soixante... et de la version du célèbre Yellow submarine emprunté aux BEATLES et repeint en vert par Jean BROUSSOLLE.

    Comme se plaisent encore à le souligner nombre de ceux qui l'ont connu et notamment Annie, sa dernière épouse, rencontrée au moment de la sortie de Ma terre, c'est sur une nappe en papier au cours d'un déjeuner à Haïfa, en Israël, qu'est née le célèbre Marchand de bonheur. Tout simplement parce que la mélodie trottait dans la tête de Jean-Pierre ! Pourtant, s'il faut en croire Fred MELLA, cet air à succès a bien failli ne jamais voir le jour tant il énervait les autres Compagnons ! Du moins au départ avant qu'il devienne numéro 1 en 1959 pendant quelques semaines ! Alors que le titre n'avait été prévu au moment de son enregistrement que pour faire une face B derrière Vénus et La guitare et la mer... 

    Déniché par Jo FRACHON et Hubert LANCELOT dans un bar de Menton où l'ensemble orchestral qu'il animait faisait la joie des estivants, Jean-Pierre CALVET écrira avec Jean BROUSSOLLE l'une des plus belles pages des COMPAGNONS DE LA CHANSON entre 1956 et 1972. Brillant guitariste, également premier prix de trombone au Conservatoire, maîtrisant parfaitement « l'humour piémontais » avé l'accent, cet enfant de Menton et du soleil n'attendait que le départ de Jean ALBERT pour prendre la mesure. Elle sera très vite prise par cet aficionado du solfège au point qu'Edith PIAF disait de lui qu'elle le trouvait "dans la note". Une fois de plus, elle avait vu juste en recommandant aux Compagnons de faire appel au talent de Jean-Pierre après le départ de Jean ALBERT en 1956. Après le départ de Jean BROUSSOLLE, il s'ingéniera avec son nouveau compère GASTON à trouver un prolongement à la créativité de celui-ci. Les deux musiciens enregistreront d'ailleurs un 30 cm sous un nom d'emprunt sans les autres COMPAGNONS. Celui des QUAD ROCKERS (dont la couverture est reproduite ci-dessous). Un travail réalisé en Angleterre avec notre baladin, en dehors de leurs activités chez les Compagnons, avec l'appoint, à leurs côtés, des meilleurs musiciens anglais du moment.



    Malheureusement, Jean-Pierre n'aura pas la possibilité de faire ses adieux avec ses amis en février 1985 à Nogent-sur-Marne. Remplacé la dernière année à cause de graves ennuis de santé par Paul MERY, hospitalisé dans la région parisienne, il décèdera peu de temps après d'une terrible maladie laissant un livre témoignage, écrit en collaboration avec Arnaud DESJARDINS : Le baladin et la sagesse, paru à la Table Ronde. Un ouvrage dans lequel éclate toute la personnalité de l'homme qui semblait avoir deux visages, comme il l'a laissé entendre dans l'une de ses dernières mélodies : un, la nuit et l'autre la journée. Jean-Louis JOSSSERAND, l'un des amis de la tribu MELLA, revient d'ailleurs dans son hommage aux COMPAGNONS DE LA CHANSON, au sein du livre de Christian FOUINAT* sur ce que furent les derniers instants de Jean-Pierre. Notre enfant du soleil est décédé le 16 Février 1989 avec, autour de lui, les Compagnons, sa famille et ceux qui avaient compté pour lui. 

    (*) LES COMPAGNONS DE LA CHANSON : des marchands de bonheur, allez savoir pourquoi !  


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  • "Il était maigre à faire tourner une mayonnaise !"

    C'était incontestablement le temps de la disette et des vaches maigres ! On sortait d'un conflit épouvantable et l'énergie employée par tous les jeunes n'était pas toujours couverte par une alimentation très riche et très abondante. Dans sa ROUTE ENCHANTEE écrite avec Yvette GIRAUD, Marc HERRAND le dit : il n'y eut jamais, pendant ces années de restrictions, aussi peu d'ulcères à l'estomac, de cas d'obésité, de toutes ces maladies provoquées par une alimentation trop riche. On a du mal à imaginer aujourd'hui la force morale qu'il a fallu à tous ces jeunes gens pour continuer à s'acquitter de leur labeur, trouver sans arrêt une inspiration salutaire, sans pour autant bénéficier d'une indispensable nourriture saine et abondante ! A la Villa du Point du Jour lyonnaise précise Marc, l'économe et le responsable de la cuisine avaient beau réaliser des prouesses pour nourrir tout ce petit monde, il n'en restait pas moins qu'ils devaient souvent se contenter les uns et les autres de tous ces légumes qui étaient appréciés des fins gourmets porcins dans les porcheries d'avant-guerre : les rutabagas et les topinambours ! Longtemps confrontés aux cartes d'alimentation et à la pénurie d'après-guerre, les futurs COMPAGNONS de la CHANSON devront attendre leur retour de tournée américaine en 1948 pour commencer à se nourrir convenablement. Comme le souligne Marc dans son ouvrage à quatre mains, lorsqu'ils se trouvaient encore à Lyon, ils avaient beau se démener pour tenter, de temps à autre, d'obtenir un peu plus que ce qui leur était promis, c'était dur. Et s'il leur arrivait d'accepter de décharger un convoi de pommes de terre destiné à l'Allemagne, c'était loin d'être Byzance !

    La photo de Guy BOURGUIGNON (ci-dessus) prise un peu plus tard à Ville-d'Avray à l'automne 1945, donne une singulière idée de la façon dont tous les futurs Compagnons encore COMPAGNONS DE LA MUSIQUE ont traversé cette époque de restrictions malgré une activité de plus en plus débordante et des représentations qui les menaient aux quatre coins de la région parisienne ! Pour Mimi LANCELOT, qui sera occupée à ce moment-là à leurs côtés, avec le cadet Gérard SABBAT, à poncer et à récurer l'ancienne demeure du peintre COROT à Ville-d'Avray, ils"étaient tous maigres comme des clous", Hubert le premier ! Une demeure qui était loin d'être résidentielle puisque abandonnée depuis de nombreux mois au moment de leur emménagement. Ce que nous a rapporté Gérard MEYER* récemment. Encore que Guy, comme le souligne l'un de ses anciens camarades de JEUNESSE ET MONTAGNE, était lui, au plan du régime et des excès, "maigre à faire tourner une mayonnaise". On appréciera le qualificatif !

     

    * Fils de Maurice MEYER qui succédera à Louis LIEBARD à la tête des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE en 1948. 


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  • La photo n'est pas de très bonne qualité, mais c'est un témoignage essentiel de ce qu'était le PATHE PALACE à Lyon durant ces terribles années de guerre ! Au moment même où la ville occupée par les nazis avait bien des épreuves à affronter ! Après que le maire HERRIOT ait été arrêté par les Allemands, quelques mois auparavant, c'est pourtant là que l'aventure a véritablement commencé et où, en présence de Louis SEIGNER, de la Comédie Française, les COMPAGNONS DE LA MUSIQUE ont été remarqués au terme d'une représentation des plus brillantes dont toute la presse parlera en Rhône-Alpes. On sait ce qu'il adviendra d'eux après cette brillantissime prestation qui leur vaudra d'honorer une invitation au Gala des cheminots à la Comédie Française en avril 1944 ! Au cours d'une soirée qui leur permettra de croiser leur future "grande dame" !

    Une salle véritablement transportée par les délicieuses harmonisations des jeunes Compagnons de la Musique... sous le regard émanant d'un visage impassible, celui de leur responsable Louis LIEBARD. Un homme qui reconnaît que ses jeunes protégés travaillent beaucoup et pour ainsi dire toute la journée. Dans un autre article publié ci-dessous, on souligne que, jeunes et sincères, ils conduisent de bout en bout un programme plein de goût, de saine gaîté et de valeur artistique indiscutable !  

    C'était un 23 novembre 1943, et non, comme on l'a parfois lu ici et là, en février 1944. L'Ardéchois Fred MELLA venait tout juste de faire ses premiers pas au sein du groupe de LIEBARD après un test concluant passé quelques semaines plus tôt devant le magicien lyonnais. Alors que Jean VERLINE, le soliste de l'équipe, croupissait dans une geôle après avoir été arrêté par des gens appartenant à la mouvance du Duce MUSSOLINI ! Un épisode sur lequel revient Jean-Jacques BLANC dans son ouvrage en cours de réédition consacré aux COMPAGNONS DE LA MUSIQUE qui devrait paraître le 15 décembre prochain et qui est proposé actuellement à 23 €c. 24,90 €. Vous pouvez d'ores et déjà le retenir.
        


     


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  • Yvette Giraud Harcourt 1946

    Nous savons que vous êtes quelques-uns à vous passionner pour cette période fantastique de notre belle Chanson française. Aussi, nous semble-t-il utile de vous signaler que Benoît DUTEURTRE a consacré les vingt dernières minutes de sa dernière émission du samedi 18 octobre : Etonnez-moi Benoît, à un hommage à celle qui était devenue notre amie : Yvette GIRAUD. Si l'on en croit le chroniqueur, un certain Martin BENET (sans garantie pour l'orthographe) une deuxième partie de cet hommage sera diffusé prochainement. Il aurait été intéressant que la date soit communiquée, mais, hélas !...

    Dans cette première partie d'hommage que vous pourrez attraper en cliquant sur le lien suivant : http://www.francemusique.fr/player/resource/51492-58600  en indiquant cependant la bonne date, vous pourrez donc écouter quatre des plus belles chansons d'Yvette dont Avril au Portugal et l'Ame des poètes et le début d'un rappel de sa carrière. Cette chronique est située à la fin d'une émission consacrée à Robert PIQUET, chanteur d'opérette et à son épouse Chantal de RIEUX. N'ayant pas pu obtenir cette fois-ci de podcast sur mesure, vous aurez donc à régler votre curseur jusqu'à 01:10 pour attraper l'hommage rendu à Yvette au terme de 61'10 d'émission. Sauf si vous êtes des passionnés d'opérette ! Nous précisons au passage que cette émission n'a rien à voir avec celle qui avait été diffusée le 5 juillet dernier et qui nous avait donné le plaisir d'entendre la voix de Marc HERRAND interrogé au téléphone par Serge ELHAIK.


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